FLY BEFORE YOU FALL

14

Imani.

"Je voudrais rester avec toi jusqu'à ce que nous soyons vieux et grisonnants. Mais je dois lâcher prise, il est temps pour moi de m'en aller".

Quatre mois plus tard.

La situation entre Rakim et moi ne s'est pas améliorée. On se parle toujours pas, il a cessé de faire des efforts. Je m'en veux un peu de ne pas l'avoir laissé s'expliquer mais il doit comprendre qu'il m'a énormément blessé. Maintenant que mon service de garde à l'hôpital est terminée, je vois beaucoup plus souvent Rakim mais ça ne change rien.

Je l'aime et j'aimerai que ça aille mieux entre nous mais j'ai plus du tout confiance à lui et surtout à nous. Je pense qu'il serait préférable qu'on mette un terme à notre relation pour éviter de nous faire plus de mal. Je pense avoir fait tout ce qui été en mon pouvoir pour que ça fonctionne entre nous. J'ai malheureusement fini par perdre le contrôle sur notre relation. Si je continue à persister, je finirai par me détruire complètement. Il faut que j'annonce ma décision à Rakim. Je ne veux plus me battre pour lui.

[...]

J'ai cuisiné le plat favoris de Rakim pour le dîner, des enchiladas. Pour un afro-américain, la cuisine mexicaine a toujours été celle qu'il préfère. Il était installé dans le salon en mangeant devant la télé et moi je rangeais la cuisine. J'attendais qu'il finisse de manger pour que nous parlons. Après une vingtaine de minutes, Rakim venait enfin de finir son assiette, qu'il avait soigneusement nettoyer avant de monter dans la chambre.

"Rakim?"-commençai-je doucement.

"Tu t'es enfin décidé à me parler?"-dit-il ironiquement.

Je levai les yeux au ciel.

"Je t'en prie... On a pas besoin de ça maintenant".

Il descendit les marches de l'escalier et vint me rejoindre dans la cuisine.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"-demanda-t-il.

"J'aimerai qu'on discute, tu ne penses pas que ça serait une bonne idée?"

"J'ai attendu ce moment depuis quatre mois".

"Profitons-en puisque nous en avons l'occasion. On s'assoit au salon?"

"Si tu veux".

Nous quittions la cuisine pour nous installer sur le canapé. J'étais assise à l'autre extrémité du sofa et il avait fait de même.

"Je te demande pardon, Imani. Je ne supportes pas qu'on soit en froid, reviens dormir dans la chambre. Je t'aime et je te promets de faire des efforts".-fit-il.

"Tu m'a fais à des tas de promesses que tu n'a jamais réalisé. À chaque fois tu me sors le même discours, je sais comment tu agis. Donc inutile de jouer le mec navré".

"Imani, cette fois je te jure que ça ne se reproduira plus".

"J'ai perdu toute confiance en toi".-crachai-je en le regardant dans le yeux.