L'oiseau vole péniblement dans sa cage. Il veut sortir, voler dans le ciel mais il est enfermé. Bientôt il prendra cette envole. Et alors il sera le symbole même de sa liberté ; plus de contraintes, plus de peur. Seulement la paix pris dans une tempête.
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Il était vêtu d'un sweet noir. Après son match de basket, Léo devait rejoindre ses amis à une soirée. Il avait commandé une pizza en chemin. D'un pas sûr, il glissait sur son skate jusqu'à l'adresse que lui avait donné Annie, sa petite amie. Il loupait rarement une soirée. Les soirées étaient le "man's land", autrement dit la terre libre des hommes. Les étudiants se retrouvaient et il n'y avait plus d'appartenance. Les classes sociales disparaissaient ; plus de riches, plus de populaires, plus d'intellos, plus de junkies. Non, c'était tout le monde sans affectation d'étiquette. Ce qui était le plus amusant dans les soirées étudiantes, ce sont les ragots. Baston, couple brisé, tromperie, meubles cassés. C'était ça le secret d'une soirée réussie : le petit goût d'adrénaline.
En vérité, rien n'est plus amusant que ces "fêtes ratées".
Sauf quand la situation se retourne contre soi. C'est à ce moment qu'on se rend compte de ces comportements de gamins qui amusaient la galerie. Il aurait aimé avoir cette alarme qui annonce un mauvais pressentiment. Mais Léo n'avait rien vu venir, il ne se doutait de rien à ce moment-là.
Il avait rejoint ses amis. Tout allait bien. Il avait donné le reste de sa pizza à sa bande d'amis et il avait pris une bière. Plus tard, il était allé dehors avec Annie. C'était un moment calme. C'était le calme avant la tempête. Mais Léo ne restait jamais calme plus de cinq minutes. Alors il a pris Annie par la taille et il a tourné sur lui-même. Elle était déstabilisée mais elle rigolait. Avec quelques verres d'alcools, ils pouvaient rire pour un rien.
Il a reposé Annie sur le sol et elle lui a mordu son nez. Léo sentait son souffle chaud contre sa joue. Il a déposé un doux baiser sur les lèvres d'Annie. Leurs lèvres collaient dû au gloss qu'Annie avait remis trente minutes plus tôt. Par la suite, Annie avait pris la main de Léo et le guidait vers les autres. Pendant qu'il se laissait faire, il a passé sa main sur sa bouche pour enlever la trace de gluant. Toujours de dos à son petit ami, Annie a lâché sa main pour entourer ses bras autour du cou de Juliette, une blonde qui faisait partie de leur bande. Juliette était la meilleure amie d'Annie. Elles se sont rencontrées l'année dernière et, bien que Léo ne l'appréciait que moyennement, il dû s'y faire.
Le calme persistait. Rien ne c'était encore produit et s'il le fallait, Léo était capable de créer une dispute entre un couple ou de démarrer une baston entre deux filles. Rien n'était plus jouissant que deux filles qui se battent pensait Léo. Mais il n'a pas eu besoin de faire quoi que ce soit, ses amis s'en étaient chargés. Il s'était laissé prendre et avait perdu le contrôle de la situation.
C'était à ce moment-là que tout a dérapé.
Il était dehors, dans la rue. Un mec s'était approché de lui. Ce n'était pas un mec bien. Après tout, Léo l'était aussi.
— Hey petit, parait que t'es costaud.
Il se croyait supérieur et je ne pouvais Léo ne pouvait le blâmer. L'alcool ou toute autre sorte de substance accentuer les envies meurtrières d'une personne. A première vue, Léo pensait que le mec voulait lui aussi ressentir un peu d'adrénaline et se battre.
— Plutôt pas mal ouais.
Léo avait remonté ses manches et écarté ses jambes pour prendre appui.
— J'ai un truc à te proposer p'tit gars...
Il avait sorti un sachet de sa poche et l'avait fourré dans la main de ce dernier. Léo mit plusieurs secondes avant de comprendre.
— Ça contre ce que je veux.
Le "ça" en question était de la drogue. Le gars semblait plus âgé que la moitié des étudiants présents à la soirée.
Les rumeurs naissent par préjugés présents dans la société. Si tu es une fille avec des cheveux courts, tu ressembles à un garçon manqué. Si tu es un mec avec du maquillage, tu es efféminé. Léo, lui, a longtemps eu cette image négative d'un homme se battant et s'attirant des ennuis. Pas un mauvais gars, juste un gars qui faisait peur. Il n'avait jamais fumé, ni pris de la drogue contrairement à ce que la moitié des gens pouvaient le penser. Mais peu importe s'il fumait ou s'il se droguait, les gens ne croient que ce qu'ils veulent croire.
Il rit. Quel con, avait pensé Léo.
En vérité, le con c'était lui.
— J'ai pas besoin de ça.
Il lui avait rendu sa drogue en lui jetant au torse et lui, ne s'y attendant pas, ne l'avais pas rattrapé. Léo était presque sûr qu'il allait riposter mais il a regardé derrière lui et était parti. Il a vaguement entendu des sirènes de police mais c'était une habitude et il n'y avait pas fait attention.
Ensuite, Léo est retourné dans la maison où se déroulait la soirée. La musique continuait son travail et il mit un certain temps avant de comprendre que quelque chose clochait. Il n'y avait plus personne. Ils étaient peut-être partis dehors ou dans les chambres. Léo avait toujours été confiant alors il n'a pas flippé. Par la fenêtre, il a aperçu un type entrer dans un buisson, dans le jardin. Drôle de comportement. Mais tout comportement était justifiable par l'alcool. Il a commencé à pointer du doigt et il allait crier quand quelqu'un l'a pris par son doigt et a joint ses mains derrière son dos.
Il n'avait rien entendu probablement à cause de la musique qui l'avais rendu provisoirement sourd.
La suite était passée tellement vite.
Il ne comprenait rien et essayait de se débattre. Les policiers ont dû croire qu'il était coupable et qu'il cherchait à se barrer d'ici. C'était vrai mais pas pour les mêmes raisons qu'ils le supposaient. Il pensait n'avoir rien fait de mal ce soir-là mais pour eux, c'était le contraire.
S'il y a bien une chose sur laquelle Léo était à cheval c'était la loyauté – et le mensonge qu'il ne supportait pas. Comment ne pas penser à ses amis qui devaient le chercher ou se demander ce qu'il se passait. Il voulait les prévenir... mais les prévenir de quoi ? Lui-même n'en savait rien.
Mais eux, eux, ils savaient.
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Short Story"Personne te tue, sauf moi." J'ai des amis et une petite-amie. Tout allait magnifiquement bien. Après un tragique petit accident où tous semble me pointer du doigt, je remarque que les apparences sont bien trompeuses. Mes amis étaient censés me sout...