18. Comme un domino

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Je la rattrape de justesse. Elle me remercie et se dirige vers la porte d'entrée de son appart'.
Je reste sur place à la regarder avancer.

Elle: Il se fait tard, tu ferais mieux de rentrer.

Moi: J'ai promis à Denise de rester jusqu'à ce qu'elle arrive. Donc même si tu me laisse pas entrer. J'attendrais en bas.

Elle souffla un instant avant de me faire signe de la suivre.

***
Elle: Je vais me changer. Tu peux t'asseoir.

Après qu'elle soit partie, je me balade rapidement dans son appartement, enfin, celui de ses parents. Y avait des photos d'elle et ses parents partout. Elle doit sûrement être fille unique.
En passant dans le couloir, je vois une pièce avec la porte entrouverte. Je décide d'aller y jeter un coup d'œil. Je découvre en y entrant une sorte d'atelier de peinture. Avec pleins de tableaux déjà faits. Pas mal de portrait d'ailleurs.

Melissa: Tu pouvais me demander si tu voulais visiter.

Moi: Ils sont de toi ?

Elle: Oui.

Moi: Tu te débrouilles bien.

En vrai, elle se débrouille plus que bien. Ses portraits sont magnifiques. Elle accentue beaucoup sur les émotions que transmettent ces visages. Comme si elle peignait l'état de leur âmes.

Je sors de la pièce et repars dans le salon pour m'asseoir sur le sofa.
Je suis vite rejoins par Melissa qui tient dans ses mains un verre de rhum.

Moi: T'as pas assez bu ce soir ?

Elle: Je suis une grande fille. Je fais ce qui me plait.

Moi: Si t'était si grande, j'aurais pas eu besoin de te ramener chez toi et de te garder.

Elle: Pourquoi tu restes alors ? Parce que moi je t'ai rien demandé.

Moi: Si je reste c'est parce que je l'ai promis à Denise. Et tu me faisais pitié, donc...

Elle: Tu peux te lever et partir alors. L'aumônerie c'est pas ici.

Moi: T'es insolente c'est pas possible ça.

Elle: Toi tu me parles d'insolence ?! Depuis que je t'ai rencontré tu me pourris la vie ! Tu passes ton temps à me mettre des coups de pressions !

Moi: ...

Elle: Le pire c'est que je t'ai rien fait ! Et toi...

Elle s'est mise à pleurer.

Elle: Je comprends pas pourquoi tu t'acharnes sur moi comme ça...Surtout... surtout que maintenant je passe pour une grosse conne, à cause de Fram. Donc franchement, merci mais non merci...J'ai rien demandé de tout ça.

Je la regarde déblatérer tout ces mots entre quelques sanglots, sans trop savoir quoi faire. Je pensais pas que je l'avais autant blesser.
Je m'approche d'elle, animé par je ne sais quel élan, et l'a prends dans mes bras. Bizarrement elle ne me rejette pas, au contraire elle se blottit dans mes bras. Je pense que pour le coup elle avait vraiment besoin de réconfort.

Elle relève sa tête un instant, et me demande en chuchotant presque, si je pouvais rester dormir ici car elle ne veut pas être seule ce soir.

Dans d'autres circonstances je l'aurais pris pour un appel de phare. Mais Melissa a en elle, cette innocence qui décontenance. J'ai donc accepté malgré moi, sans la moindre arrière pensée.

On se dirige ensemble vers sa chambre. Dans le couloir je peux m'empêcher de me demander ce que je fous là. Surtout qu'elle est à moitié nue sous mes yeux.

Je la regarde s'allonger dans son lit pendant que moi je m'installe dans ce fauteuil en fourrure, typiquement féminin. Elle s'endort de suite. Mais je reste là, à la regarder dormir. Tout en me ressassant la soirée. L'état dans lequel elle s'était mise, en partie par ma faute, me faisait de la peine. Je pensais notre combat équitable alors que non. Melissa sous ses allures de meuf forte et insensible, cache des blessures et une sensibilité de fou.
Et ce soir le fait qu'elle m'ait laissé entrevoir ses tableaux et qu'elle se soit confié à moi, m'a prouvé que je menais injustement cette bataille contre elle.

"J'avais besoin de toi" Où les histoires vivent. Découvrez maintenant