Ça ne suffit plus

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  Un petit sourire nostalgique fendit mes lèvres en regardant les photos accrochés aux murs. Nous tenions chacune un cornet de crème ma petite sœur et moi. Papa et maman se tenaient derrière nous, nous regardant affectueusement. Un autre photo m'affichait avec une robe rose que venait de confectionner maman, j'avais 12 ans, et je portais fièrement cette robe, les cheveux blonds en chignon sur le sommet de la tête.

-Moi aussi j'adore cette photo.

   Je sursautai légèrement face à l'apparition de ma mère.

-Tu es là depuis longtemps?

-Depuis un bon petit moment déjà, avoua-t-elle de sa voix sage.

-La peinture est toute fraîche, remarquai-je en jetant un oeil circulaire sur la pièce jaune pâle qui jadis me servait de chambre. Vous avez fait du bon travail papa et toi.

   Je la sentis placer sa main sur mon épaule.

-On veut que toi et Annie vous vous sentez toujours chez vous, mariées ou pas vous resterez toujours nos filles.

  Je la gratifiai  d'un sourire et posa ma main sur la sienne un peu ridée par le temps.

-Sinon Shishie, tout va bien ? Elle demanda cela franchement.

   Je connaissais ma mère, ce "tout va bien ?" ne voulais pas vraiment dire un simple "tout va bien ?". Cela voulait dire qu'on allait rentrer dans les détails et elle n'allait pas s'abstenir d'un simple "oui, tout  va bien".

  Nerveuse, je passai une mèche de cheveux derrière les oreilles et fuiyai son regard scrutateur. Je fis glisser mon doigt sur la lampe de chevet.

-Oui maman, et pourquoi ça n'irait pas ?

-Regarde moi Ashley Francesca Donovan et dit moi si j'ai la tête d'une idiote.

J'affrontai son regard marron, Annie en avait hérité de pareils yeux. Avec ses cheveux blonds bouclés, sa bouche formée par deux fines lèvres gracieuses, ma mère n'avait pas la tête d'une idiote.

-Je te dis que ça va.

  Elle s'assit sur mon lit qui grinça sous son poids.

-Allez, viens t'assoir, elle tapota le lit et l'anneau qu'elle portait depuis 28 ans déjà brilla de par le mouvement.

  Je ne me fis pas prier, le lit re-grinça quand je m'assis à mon tour.

-Qu'est-ce qui ne va pas Shishie ?

  Je détestais ce prénom ridicule, mais ce n'était pas le moment de le lui rappeler.

-Hier au téléphone, ta voix était bizarre, je t'ai entendu pleurer, tu as de la peine ? Michael y est pour quelques chose ?

  Elle me regardait tendrement, son regard était remplit de compassion. Qu'existe-t-il de mieux qu'un regard maternel? Qu'existe-il de mieux qu'une mère attentive à nos tourments? D'aussi loin que je me souvienne, ma mère à toujours été sensible à nos caprices, et à toujours voulu le meilleur pour ses filles, même si elle est un peu têtue sur les bords, d'ailleurs j'ai hérité de ce trait de caractère chez elle. Le son de sa voix était douceureuse et me porta à lui faire mes aveux.

-Oh maman, j'ai tellement mal. Soufflai-je aux bords d'une crise de larmes que je retenais de toute mes forces.

-Tu veux parler ma chérie?

-J'aime Michael maman, tu le sais ça mais je ne plus supporter cet absence d'-

-MAMANNNNNNNN, JE SUIS LÀÀÀÀÀÀÀ! La voix d'Annie depuis le hall d'entrer me stoppa dans mon élan.