Cauchemar

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Un cachot, sombre.
Dedans un homme est enchaîné. Ou une femme, difficile de le dire...

Un garde entre et renverse le plateau qu'il porte, au sol.

"Ça ne sert à rien de nourrir les condamnés à mort, dit-il, un sourire moqueur aux lèvres."

"Tu te sens probablement en sécurité derrière ses barreaux, sachant que je suis enchainé."

La voix est douce, mais moqueuse, elle s'insinue dans l'oreille et dans la tête. On la sent apte à mordre et à complimenter.

La torche du garde l'éclaire progressivement.
Une silhouette mince, assise dans un coin. Des chaînes lui entourent les poignets, les chevilles et le cou. C'est assurément un homme, mais il dégage une sensation de peur.

Les minutes passent, le garde l'insultant, le provocant...

"Dis moi, garde... as-tu peur des araignées?"

Le garde se fige, une fraction de seconde. Mais le prisonnier s'en ai rendu compte. Ses yeux ont pétillés.

"Je ne comprend pas se que tu n'aimes pas chez elles... elles ont de fines pattes, délicates... un corps adapté à leur milieu, des couleurs diverses et variées..."

"SILENCE"
"Toi qui était si arrogant, tu perds tes moyens?... le savais-tu? Le pas d'une araignée est si discret que l'on ne peut pas le ressentir lorsque nous dormons... Elles peuvent donc se ballader sur ton corps sans risques."

La pièce semble plus sombre à présent. Comme si la lumière fuiait sa présence. Les ténèbres semblent bouger...

"Elles grimpent sur tes pieds, escaladent tes jambes, se faufilent dans tes vêtements."

De l'ombres surgissent des dizaines d'araignées, grosses comme une main de bébé.
Elles se ruent sur le garde, qui reste là, pétrifié de terreur.

"Elles escaladent ton torse, tes bras et ta tête... puis elles te mordent. Pour celle-çi, une seule morsure ne produit aucun effet. Mais des centaines?... ton corps s'engourdit, mais les sensations restent... elles s'agitent sur toi, creuse ta chair pour pondre.
Puis les centaines d'oeufs éclosent, déchiquetant le reste de ton corps..."

Du garde, il ne reste que des os et des fragments de chairs et d'organes... tout autour, des araignées s'agitent.
Le prisonnier se libère en se changeant en fumée.
Les araignées disparaissent dans son ombre.

Maintenant se tient un gigantesque papillon. D'un noir profond. Dégageant une terreur malsaine, un dégout envahissant.

"Croyait-il vraiment pouvoir me cacher ses peurs? Hahahaha quel imbécile!... on ne peut rien nous cacher.
Si les enfants ont peur du noir, ce n'est pas pour rien. Car ils savent que les peurs s'y matérialisent...
Notre règne est éternel, tant que les individus penseront, les cauchemars vivront!"

Légendes et incantationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant