Etroit rapprochement

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Le lendemain matin, elle avait retrouvé sa place dans le cours normal des journées banales de mon existence.
Soit devant moi, parfaitement positionnée dans mon champ de vision, le visage baignant dans les rayons dorés du soleil.

Tout était si étrange, personne ne lui fit un seul commentaire sur son absence de la veille.
Comme si il ne s'était rien passé, qu'elle n'avait jamais quitté cette salle de classe.

Serais-je un peu trop préoccupé par cette fille ?
Elle envahissait chaque jour un peu plus mon esprit. Le grignotant parcelle par parcelle.
Un poison qui se propageait dans mon corps et me paralysait.
J'étais voué à elle et à son être tout entier.

Un pensée osée me traversa. J'eus envie de passer mon critérium entre les mèches de ses cheveux, jouer légèrement avec, les enroulés pour former de jolies boucles.
Mais je retenus mes mains baladeuses.
J'avais si peur que mes doigts maladroits puissent la froisser.

Ma timidité ne m'avait jamais réellement handicapé jusqu'à présent.
Mais avec elle, le fait de rester tapis dans mon coin semblait me faire incroyablement souffrir.

Ma matinée ressembla à toutes les autres, longue et remplie de réflexions diverses et variées.

Quand la sonnerie marqua la pause méridienne, je fus extrêmement surpris.
Puis un rire se fit entendre proche de moi.
C'était elle avec sa voix douce et cristalline.

Je me redressai et m'étirai, frottant mes yeux.

«Bien dormi ?»

Devrais-je lui répondre honnêtement ou seulement paraître gêné ?

«Tu...»

Elle me regarda et marqua une pause.
De mon côté, j'attendais la fin de sa phrase, dans la plus grande incompréhension.

Son pouce vint effleurer délicatement le haut de ma joue.

«Tu as une petite marque...»

Je restai immobile, l'observant.
La fossette qui se formait sur son visage la rendait si mignonne.

«M-merci»

Ce fut la seule chose que je réussis à balbutier.
Je virai au rouge par la même occasion.

Après cette courte discussion, nos deux êtres maladroits n'osèrent plus aucun contact.
La pudeur de deux enfants.

À la fin de la journée, notre professeur nous convoqua après les cours.
J'étais tellement bouleversé par les récents événements que je ne fus pas inquiet.

Je me tenais à ses côtés, face à notre aîné, lui lançant des regards complices qu'elle me rendait avec grâce et discrétion.

«JiMin. Vos résultats baissent.»

Ça, je le savais parfaitement.
Mais en ce moment ce n'était pas ma préoccupation.

Il posa son regard sur celle qui se tenait à ma droite.

«Je me demandais si vous accepteriez de lui donner des cours. Il vous écoutera sûrement plus que moi, mademoiselle.»

À cet instant précis, la joie m'envahit et d'inombrables sensations m'assaillirent.

J'allais enfin pourvoir passer des heures entières à ses côtés.
Rien qu'elle et moi.

Périscolaire •° ʝιмιи Où les histoires vivent. Découvrez maintenant