Banalité

12 0 0
                                    

C'était une journée comme les autres , le soleil entamait son sommeil derrière les majestueuses montagnes au pics neigeux laissant son aquarelle rose orangée se répendre comme sur la palette d'un peintre.
Bientôt le ciel devint tâche d encre en éparpillant sur son étendue une traînée de flash artistiques et brillants.
Au loin une immense marrée de cubes cimentés aux lumières blafardes semblait danser au milieu du paysage nocturne.
Dans cette marrée se trouvaient des armées de fourmis trop occupées à satisfaire leurs innombrables besoins et satisfactions.
Parmi ces fourmis on pouvait citer Adrien,un jeune homme de 25 ans malgré sa barbe de trois jours et de ses couches incalculables de cernes sous ses yeux; Il portait une vieille malette de travail sous son bras gauche et était vêtu d'un costume rongé par les mites.
Il avançait d un pas rapide dans la rue principale bondée puis tourna à droite et à gauche ; encore une fois il tourna à droite puis deux fois à gauche jusqu'à ce qu'il arrive finalement devant chez lui.
Il s'arrêta un instant et pris une grande inspiration qu il relâcha bien plus vite qu il ne l avait inspiré ensuite il passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier , elles avaient un goût de médicaments contre la toux et le mal de tête ce qui provoqua un léger rictus de dégoût sur son visage.
Il poussa le portail en fer débraillé qui émit un grincement désagréable et parcourut sa petite allée d herbe sèche jusqu'au seuil de la porte d entrée; mollement il saisit de sa poche un trousseau de clé usé comme un nounours abîmé. Au moment de tourner la clé dans la serrure il se rendit compte avec stupéfaction que celle ci était déverrouillée.
Il douta mais finalement décida de pénétrer dans la pièce dont toute abscense d éclairage était présente ; il se munit de son cellulaire et d un geste balaya la pièce du faible faisceau que dégage l appareil ; soudain son corps se fige , le parquet mal ciré reflétait de larges flèches rouges qui dégageaient une odeur putride et écoeurante. La peur caressa doucement chaque parcelle de la peau du jeune homme , l inquiétude bouillonnait à l intérieur de ses veines et des sueurs froides coulaient le long de sa colonne vertébrale.
Il souhaitait rester fixer au sol mais ses pieds prirent la même direction que celle des traces sanguinolentes; ses pas s arrêtèrent devant son escalier débraillé, il hésita quelques brèves secondes et se dit qu après tout il était chez lui et que rien ne pouvait lui arriver . Il monta donc lentement , essayant de ne pas faire crier le bois brut des marches; enfin les flèches prirent fin devant la chambre à coucher .
Courageusement il se saisit de la poignée et ouvra la porte toujours aussi lentement mais sûrement tout en braquant son téléphone devant lui , ce qu il vit le choqua et le stoppa net dans ses mouvements.

Adrien croyais rêver ou cauchemarder devant cette scène qui s offrait à sa vue ........

Sur le lit un corps féminin était allongé et nu , sa tête reposait sur les jambes d une petite fille à la peau grisée;simplement vêtue d un drap blanc taché de sang cela faisait ressortir sa silhouette svelte et osseuse , elle avait les cheveux en bataille et son visage reposait sur le cou de la victime, sagement sa main faisait des vas et viens dans la trachée de la femme morte , elle riait d une voix aiguë et morbide.

Il n arrivait plus à contenir sa peur , il était horrifié, c'était sa femme que ce monstre torturait , le téléphone portable se fracassa sur le sol et les codes vocales d Adrien le firent hurler d horreur .........

La filette leva la tête et il découvrit qu elle n avait ni nez , ni yeux , ni sourcils , seulement une bouche difforme et souriante et deux orbites creusent et noires à la place des globes oculaires .
Il se sentit tomber sur le sol sous la force du poids de la petite fille ; celle ci le fixa longuement et inexpressivement avant de déchirer le sweat-shirt du jeune homme. Adrien voulu crier mais la fille posa son index maigrelet serti d un ongle tranchant sur sa bouche et hocha négativement la tête. Des spasmes parcouraient la chair du pauvre Adrien et à travers son fin tissu de peau on voyait une petite bosse qui remontait à une vitesse hallucinante juste au niveau de la poitrine.
Le monstre planta ses ongles à cet endroit là et y enfonça également ses doigts en rigolant sadiquement ; elle entaillat sauvagement et retira le morceau de peau , elle le jetta ensuite comme une vulgaire chaussette et coupa à l aide de ses ongles les liens attachant l organe et l enveloppe charnelle ; elle tâta le coeur s aspergeant de liquide poisseux et malodorant. .....

Le lendemain matin, on signala à la radio qu un couple avait été retrouvé pendu à une corde devant la façade de leur maison , leurs corps était nus gorgés de sang et déchiquetés par endroit .   

Mes histoires noires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant