Un quotidien trop quotidien

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Chaque matin, c'est toujours pareil. La même chose depuis maintenant 3 ans. Je me lève, visualisant ma journée et me dis que c'est exactement ce qui va se passer. Je descends de mon lit, enfile mes chaussons et fais ma toilette. Je m'habille et décide de partir. Ne rentrons pas trop dans le détail. Arrivée à l'arrêt de bus, je trouve toujours ces deux idiots à se battre « pour rire ». Je monte le volume de ma musique le plus fort possible pour ne plus rien entendre à part elle et admire le paysage d'en face. Lui aussi à l'air d'être fatigué de vivre la même chose depuis de nombreuses années. Le bus passe devant moi pour me réveiller. J'y suis. Devant ce portail que je connais depuis 3 ans aussi. Sa couleur verte déprimante m'écoeure chaque jour. Je retire mes écouteurs pour revenir...à la réalité. Des cris à l'intérieur du collège, à l'extérieur, les moteurs des voitures de chaque parents qui viennent déposé leur enfant en croyant qu'ils vont passé une journée extraordinaire, tout ce brouhaha j'y suis habituée dès que j'enlève mes écouteurs. Quand je passe ce portail je suis transportée dans un nouveau monde...Une fois de plus. Mon dégout se lit sur mon visage. Je sais que je vais voir des gens stupides toute la journée mais que je vais devoir rien dire, me retenir de dire ce que je pense. Voilà ce que je fais depuis 3 ans, me taire. J'ai plus du tout la même vision de l'école depuis un bon moment. Avant c'était parce que je savais que j'allai voir mes amis, mais entre temps c'est devenu « je vais à l'école pour voir des hypocrites ». Et puis, ça se voit sur leurs visages que se sont des hypocrites. Leurs sourires, leurs compliments, même leurs bonjours sont faux. Vous y croyez vous ? Chaque matin j'ai droit à une nouvelle histoire, de nouveaux ragots. Mais ce que ces gens ignorent, c'est que j'en ai strictement rien à faire. Je vis pour ma vie, pas pour celle des autres. Je fais semblant d'être intéressée alors que je pense juste à partir. La sonnerie retentit. On l'entend à peine avec tout ce bruit. On voit pleins de petits truc se diriger vers son camp. Oui je n'appelle pas ça des classes mais des camps. Je souffle un bon coup, et part me ranger. Ils arrivent tous, un par un, chacun son sourire, son humeur. Moi j'ai droit à un grand sourire de sa part mais derrière ce sourire je lis « Bon c'est parti pour une journée de plus avec eux. Je sens que je vais pas sourire très longtemps, comme d'habitude. » Je monte ces escaliers, peu visible avec la foule qui monte en furie dans monte dans leur salle de classe. Mais comment font-ils pour avoir autant d'énergie ? Je suis devant ma salle de cours. De là, je peux apercevoir ma chaise et mon bureau. Dites vous que j'ai même réussi à leur diffuser ma mauvaise humeur. Je rentre, je m'assoie et attends que quelqu'un ouvre les volets. Je passe mes heures à regarder ce qui se passe dehors. Je trouve ça plus intéressant que ce qu'on me raconte. Depuis un certain temps j'ai arrêté de me préoccuper de mon camp, ils sont tous pareils, ça ne fait plus rire. Je me demande quand est-ce qu'ils vont se rendre compte qu'ils se ressemblent tous et que c'est vraiment moche. Mes professeurs ont tendance à dire que je rêve mais je ne rêve pas, j'espère. J'espère partir loin et ne plus les voir. Pas eux mais mon camp. Mon moment préféré arrive. La sonnerie retentit. Ce qui signifie que je pars dans une autre salle où l'on va me parler de choses inintéressantes une fois de plus. J'ai encore 7h à tenir puis j'ai mes 5h de repos.


Dans ma tête...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant