Chapitre 1
Akofa
Qu’est-ce qu’elle a à crier mon nom si tôt le matin ?! Vraiment hein ! Venir t’aider veut dire venir tout faire chez toi pendant que tu t’assois au salon à te limer les ongles et regarder les feuilletons ? Je pousse un long juron et attends encore qu’elle crie mon nom deux autres fois avant de répondre comme celle qui n’avait rien entendu. Je traine les pas tout en remuant mon derrière et quand j’arrive à la porte du salon, je joue celle qui est essoufflée et y pénètre dans une précipitation légendaire.-Je dis hein, tu es devenu sourde ou quoi ? Depuis que je t’appelle là tu faisais quoi ?
-Tanti, je faisais sécher le linge à l’étage, c’est pourquoi je n’ai pas vite entendu.
-Tanti, fionfionfionfion (imitant ma réponse)
Je pousse un juron intérieurement ! Patronne macabre là, depuis 4heures du matin que je suis réveillée. Nettoyer les carreaux de cette immense maison, préparer le petit déjeuner et laver le linge pendant qu’elle s’envoyait en l’air avec Monsieur. Il est presque 7heures maintenant, et aussitôt réveillée c’est mon nom qu’elle crie encore.-Akofa, je te parle là, tu n’entends pas ?
-Oui,tanti.
-Prends ce linge sale et vas les laver aussi. Après tu viens prendre la liste pour le marché. Fais vite car je dois sortir.
-Ok, j’y vais tout de suite.
Je prends le linge enveloppé dans un pagne et retournes à l’arrière de la maison où je faisais la lessive tantôt. Je déballe le fameux linge et je lance un cri de surprise en remarquant que ce n’était rien d’autres que ses sous-vêtements et ceux de Monsieur. Mawu(Dieu en Mina) ! De toute ma carrière de domestique, jamais une patronne ne m’avait donné ses dessous à laver. Et puis, comment une femme peut-elle être fière de faire laver ses dessous par une autre alors qu’elle a ses dix doigts qui fonctionnent ?! C’est vraiment le paroxysme de la paresse. Quelle honte ?!
Je vais laver cette fois mais après, je ne lave plus.
Je me suis dépêché de finir la lessive et prendre ma douche avant de me présenter devant madame pour prendre la liste pour le marché. Au menu ce serait de l’igname pilé avec la sauce d’arachide. Un met que j’affectionne particulièrement.*
*
*Sur le chemin du marché, je rencontre Abidé qui est la bonne des voisins et elle me raconte ses derniers exploits. Sa patronne est très stricte et sévère avec elle alors que Monsieur son cher mari lui fait des yeux doux depuis un temps. Abidé est une fille du nord Togo mais elle parle comme les gens d’Aneho, une ville du sud du Togo où le peuple est connu pour sa grande gueule (sans rancune mes gens). Contrairement à moi qui ai arrêté l’école en classe de CM2 parce que l’état n’avait rendu gratuite l’école qu’au niveau du primaire, elle a fréquenté jusqu’au niveau de la troisième et a même appris la coiffure par la suite grâce à la charité d’une dame qui lui a appris le métier gratuitement. Par manque de moyens, elle fait ce métier de domestique dans le but de rassembler assez d’argent pour ouvrir son salon de coiffure. Elle est assez sympa comme fille et j’adore causer avec elle car elle est aussi très drôle.
-Donc finalement tu as céder à ton patron ?! Lui demandais-je.
-Qui moi ?
Il y a qui d’autre ici me dis-je.-Oui, toi bien sûr.
-Ah non, j’attends de bien le pousser à bout et d’amasser assez d’argent de sa part car si jamais madame découvrait ça avant que je n’ai eu beaucoup d’argent, ce serait ma mort et là connaissant, elle me prendrait tout mon argent avant de me foutre dehors.
-Eh Abidé, fais attention hein.
-Restes là-bas à faire ton idiote. Tu ferais mieux de séduire ton beau gosse de patron là et prendre la place de sa paresseuse de femme.
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La Passion Prohibée
RomanceL'amour c'est la seule chose que tout le monde peut se permettre d'avoir peu importe la classe sociale, le physique , la langue parlée ou la race...ici vous verrez comment l'amour, l'envie et la passion continuent de rendre imprévisibles des situati...