les petites vilaines

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Chapitre 2

Je ris à en avoir mal au ventre. La reine est en train de crier depuis sa chambre et j’imagine comme elle doit être en train de se gratter le corps et surtout l’entrejambe. Vous voulez savoir ce que, j’ai fait ? Eh bien, je vais vous le dire. Comme je n’avais pas encore jeté la bassine d’eau dans laquelle j’avais lavé l’igname avant la cuisson, j’en ai versé un peu dans l’eau que j’ai chauffée pour son bain. Maintenant que j’ai pris ma revanche, je peux savourer mon riz en paix. Bon appétit à moi.

Je l’entends crier mon nom depuis cinq minutes en jouant la sourde oreille. Qu’elle se débrouille toute seule là-bas. Je vais me servir un verre d’eau fraiche dans le frigo pour bien faire descendre le riz que je viens d’avaler.

-Akofa vient ici ! Hurla-t-elle de toutes ses forces en descendant les marches de l’escalier.

-Oui tanti ! Répondis-je en me précipitant comme celle qui venait de loin.

- Où étais tu depuis là ? poursuit-elle en se grattant entre deux syllabes

-Je…

Elle ne me laissa pas finir ma phrase qu’elle continue en m’intimant l’ordre de venir lui passer le talc mentholée appelé ‘’paradis’’ au dos. Elle n’avait nouée qu’un pagne autour de la poitrine et s’était déjà aspergée du talc partout. Je me retenus de pouffer de rire, tellement elle ressemblait à un enfant de rue sale à qui on n’avait pas passé une pommade au corps en plein harmattan. Je pris le talc que je lui mis au dos pendant qu’elle continuait de se gratter partout.

-Mais Akoa, qu’as-tu mis dans l’eau ?

-Moi Tanti ? Rien évidemment ! Peut-être que l’eau du robinet était sale et que ta peau fait une réaction allergique.

-Hummmmm

-Avec ta jolie peau claire, c’est possible.
Très drôle

*

C’est ainsi qu’après une demi-heure de grattage intensif, les démangeaisons se calmèrent un peu. Elle appela même son médecin lui expliquant le problème et pris rendez-vous pour le lendemain. En attendant, elle m’a envoyé lui chercher deux cartons d’eau minérale qui lui servira pour sa douche.

Une fois hors de la maison, je laissai mon pauvre corps libérer ce désir qui là tant brûler. J’éclatai de rire très fort manquant de me rouler au sol. C’est dans ce fou rire qu’Abidé ma copine me trouva, se rendant à la boutique du coin aussi. Je fis vraiment un effort surhumain pour m’arrêter de rire avant de relater les faits à Abidé qui n’en pouvait plus de ne pas savoir ce qui me faisait autant rire.

- Tapes là ma copine ! Me dit-elle en se pliant de rire à son tour. Tu as trop bien fait, je te félicite. J’imagine vraiment ta patronne toute couverte de talc avec la serviette nouée autour de son énorme poitrine on dirait montagne de Tchaoudjo. Où étais ton patron alors ?

-Il était déjà reparti au boulot avec l’autre sorcière qui a mangé mon foufou.

-Voilà, c’est maintenant que tu es devenu ma vrai copine !

-Donc avant j’étais ta fausse copine ?

-Non, ce n’est pas ça mais avant tu étais bien trop sage à mon goût.

Nous rigolons encore avant que chacune ne regagne son domicile.

*
*

Abidé

Akofa vous a déjà un peu parlé de moi alors il n’y a plus grand-chose à dire ou bien ? Actuellement je suis à la cuisine préparant le diner pour la maisonnée. Nous sommes au nombre de six, mes patrons et leurs deux enfants de respectivement sept et quatre ans, tous les deux des garçons. Ma patronne est sortie soi-disant pour assister à une veillée funèbre tandis que mon patron n’est pas encore rentré du service.

La Passion ProhibéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant