Faith •Yoonmin•

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Il y a un peu plus d'un an je crois, pendant la nuit il y eu une lumière aveuglante qui nous éveilla.

On sait pas vraiment ce qu'il s'est passé mais quand on a tous reprit nos esprits, notre Terre était méconnaissable.

Les végétaux étaient morts, il n'y avait plus aucunes traces d'animaux et la température terrestre était devenue glaciale.

J'étais avec mes amis à ce moment là et aucun d'entre nous n'a revu sa famille après ça.

On a alors rassemblé des conserves, le maximum d'eau potable possible pour survivre.

On évitait de sortir car certains être humain était devenus... féroces.

Mais dans un monde où il n'y a aucune perspective d'avenir; à quoi ça sert de survivre?

C'est pourquoi j'ai perdu trois de mes amis.

Ils ne croyaient pas aux belles paroles dans lesquelles nous autres essayons de croire pour s'accrocher à quelque chose. Qu'un jour on reconstruirait un civilisation et qu'on trouvera un moyen de vivre sans plantes et gibiers.

Mais, l'envie de vivre quittant peu à peu leurs esprits ils décidèrent de se laisser mourir dans la nuit glaciale.

On était plus que quatres et on sombrait tous dans la mélancolie. L'idée de jours à nouveau heureux s'éloignait.

Mes amis et moi avions retrouvé une cachette où vivre et avions mis en place des tours pour aller chercher à manger, monter la garde etc...

Un jour, froid comme tous les autres, Namjoon et Jungkook étaient partit chercher des vivres mais jamais ils ne sont revenus.

Il ne restait que Jimin et moi désormais. On supposait qu'ils s'étaient fait tuer pour leurs affaires et seulement pour ça, on ne préférait pas penser au pire.

Encore une perte d'amis avait empiré nos états,surtout le miens. J'avais développé des pulsions suicidaires qui ne se manifestaient pas autant qu'avant avec le temps.

Jimin me supportait et me remontait le moral sans broncher.

J'étais pas particulièrement proche avec lui avant tout ça, mais désormais c'est très différent.

Il était bavard et fort avant, mais maintenant il est devenu silencieux et très sensible.

Il pleure beaucoup et souvent. Il vient toujours se réfugier dans mes bras et je me dois d'être rassurant même si au fond je ne le suis pas tellement.

Il est très important pour moi, je ne veux pas le perdre.

Maintenant on vivait dans un petit appartement où on se cachait pour ne pas se faire voler ou tuer.

Les journées étaient très longues, alors j'avais pris l'habitude d'écrire.

L'écriture était une chose dans laquelle je pouvais baigner, un moyen de noyer les mauvaises pensées auquelles je songeais parfois et dont je ne pouvais faire part à Jimin, un endroit où je pouvais nager à ma guise dans les tréfonds de mon imagination...

En bref c'était la seule chose, avec Jimin, qui me donnait le courage de rester en vie.

Je m'étais levé tôt aujourd'hui. Je n'arrivais plus à dormir. Il y avait eu un combat dans la rue, un entre deux groupes je suppose.

Jimin accourut dans ma chambre et se blotit dans mes bras en se bouchant les oreilles : les murs de notre maison étant si fin... on entendait tout et ça n'était pas qu'un point négatif.

On restait immobile l'un dans les bras de l'autre, on avait si peur qu'un jour quelqu'un nous trouve...

Jimin parvint à recouvrer le sommeil, mais pas moi. J'ai tout entendu, les bruits de lutte et l'agonie d'un des hommes.

Le râlement de souffrance qu'il avait poussé se répétait en boucle dans ma tête comme pour s'imprimer.

J'ai dû me rendormir après tout puisque que quand j'ai repris conscience, il faisait clair et Jimin n'était plus dans mon lit.

Il devait être repartit dans sa chambre, chose de plutôt inhabituel mais je décidais alors de discrètement aller à mon bureau de fortune pour me vider de mes émotions négatives.

Ça faisait quelques dizaines de minutes que j'écrivais quand j'entendis un lourd tambourinement à notre porte.

La peur commençait à me compresser l'estomac et je pensais aussitôt à protéger Jimin qui dormait encore.

J'attrapais par réflexe le pistolet que je gardais toujours dans mon pantalon et me dirigeais silencieusement vers la porte.

Je scrutais dans le judas à qui j'avais à faire et aperçu une tignasse brune qui me semblait familière.

Prudemment j'ouvrais la porte une expression grave collée au visage.

Jimin entra dans la petite pièce à vivre avec un sourire enfantin, un sourire qu'il avait l'habitude d'afficher avant.

Malgré le fait que son sourire me réchauffait le coeur je ne pouvais pas laisser passer ce qu'il avait fait.

-Jimin bordel tu sais très bien qu'il faut jamais sortir tout seul !

Il ne m'écoutait qu'à moitier et posa ses mains sur mes épaules.

-Hyung suis moi, j'ai une surprise pour toi.

Il m'aggripa la main et me tira en dehors de notre endroit.

Je défis ma main de son emprise et retournais dans notre maison.

Il se tourna, son sourire n'avait pas perdu l'éclat de tout à l'heure.

-Attends Jimin, on peut pas partir comme ça sur un coup de tête, il faut tout sécurisé pour rien se faire voler...

Il s'approcha de moi, rattrapa ma main et ferma brusquement la porte.

-T'inquiète pas, on va pas loin.

Je décidais de laisser mon anxiété de côté et de le suivre.

La curiosité prit place.

Il m'amena  à l'étage supérieur de l'immeuble et me demanda de fermer les yeux. Ce que je fis en grognant un peu.

Il me tira en me recomandant de faire attention où je marchais puis me lâcha la main.

-Ouvres les yeux.

Au milieu d'une pièce ,désordonnée mais très chargée en déco kitch, trônait un magnifique piano marron, un vrai.

Jimin guettait ma réaction, il savait qu'avant j'adorais jouer au piano, mais sous l'effet de surprise j'étais juste resté bouche bée.

Je m'approchais du piano et l'éffleurais du bout des doigts.

Il y avait un voile de poussière qui le recouvrait mais il avait l'air en plutôt bon état. J'exerçais ensuite une pression sur quelques touches et à chaques pressions en sortait un son exquis.

Je décidais enfin de m'asseoir afin de pouvoir jouer de cette merveille.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas pu en jouer.

J'essayais tant bien que mal de me souvenir de morceaux que je connaissais par coeur puis appuyait sur les touches en me laissant porter par la mélodie.

Jimin tira une chaise, s'assied à côté de moi en posant sa tête sur un coin du piano et me regarde jouer en sourillant.

J'étais parfaitement heureux à ce moment là, j'oubliais le fait qu'on pouvait nous entendre, j'étais heureux parce que Jimin l'étais et je m'abandonnais à ce plaisir dangeureux qui pouvait nous coûter la vie.