Faith •Yoonmin•

2

Je me réveillais une fois de plus en pleine nuit. Je ne passais pas une nuit sans cauchemars, et, depuis l'autre fois, mon cerveau mettait en scène la mort de mes amis des pires façons accompagnées de la dissonante mélodie de l'agonie. 

L'horrible bruit c'était copié dans ma tête, je n'arrivais pas à l'effacer. La seule solution pour calmer mon souffle haletant était de me lever et écrire.

Alors c'est ce que je fis. Je me levais toujours trop vite, alors j'avais quelques secondes de vertiges où je devais me tenir aux murs immaculés.

Une fois le malaise partit, je sortais de ma chambre en direction de la pièce commune en passant devant la chambre de Jimin. Je m'arrêtais devant pour voir si tout allait bien. Sa respiration était calme, j'étais heureux qu'il dorme bien, lui qui avait de lourdes insomnies.

Je m'installais et pris mon petit carnet. Je relus tout ce que j'avais écrit depuis le début. Pas une once de bonheur dans toutes les pages que je feuilletais. C'était ennuyeux et accablant à lire.

Je continuais tout de même à parcourir mes notes jusqu'à ce que je tombe sur un dessin. Je l'observais plus attentivement et reconnu moi au piano avec Jimin qui me regardait tout sourire.

J'étais énervé, car il avait pris mon carnet dont je lui avais formellement interdit de toucher mais son action avait apporté une infime touche de gaieté dans mes écrits. Je me rappelais alors de ce jour là où nous nous étions autorisés à rire et à laisser notre vie meurtrie de côté avec le piano brun.

Le souvenir de ce jour heureux m'occupais tellement les pensées que je n'avais pas fait attention au grattement qui se faisaient entendre contre la porte.

Quelqu'un essayait d'ouvrir notre porte et ça n'étais pas Jimin !

Je pris mon vieux pistolet à la main et me dirigeais prudamment vers la porte, les oreilles sifflantes.

Plus je m'approchais plus j'entendais différentes voix d'hommes. Les grattements s'étaient transformés en tambourinements et je compris aussitôt que les hommes allaient débarquer de façon imminente dans la pièce et qu'il vallait mieux que je m'enfuie.

Je lançais un dernier regard à mon carnet que j'allais sans doute perdre et couru dans la chambre de Jimin.

À ma grande surprise, il était réveillé, et il me questionnait du regard avec inquiétude. Il savait ce qu'il se passait.

-On peut pas sauter par la fenêtre, dit-il avec une voix qui tremblait.

Je posais une main sur son épaule en le regardant droit dans les yeux.

-T'inquiète pas, on va pas mourir. On va aller sous le lit et faire aucuns bruits ok?

Il acquiesça et il se glissa sous le lit. Je le rejoignais bien vite et nous essayions de calmer notre respiration.

-Tu as ton arme? Lui chuchotais-je.

Il sortit son revolver et me le montra. À ce moment là la porte céda et les inconnus pénétrèrent dans notre appartement.

Jimin m'agrippa la main comme l'aurait fait un enfant et se colla contre moi. Un des hommes entra dans la chambre et passa tout près de nous.

Si on restait inactifs on allait se faire avoir. Je détachais ma main de celle de Jimin et pris mon pistolet côté crosse.

L'homme dans la chambre fouillait le peu de meubles qu'il y avait dans la chambre, il allait forcément se baisser et regarder sous le lit. À ce moment là je lui assénerai un coup de crosse sur la tête avant qu'il n'ait eu le temps d'avertir les autres.

Le bruit de ses chaussures contre le parquet de la chambre était terriblement effrayant, il s'approcha du lit et commença à se baisser : c'était le moment d'agir.

Il me vit et ouvrit grand les yeux mais n'eut pas le temps de crier que je lui fit un grand coup et il s'effondra lourdement par terre sans trop de bruit, heureusement.

Je fis signe à Jimin de sortir rapidement de sous le lit et de me suivre.

Mais de façon inattendu un autre homme apparu dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre.

-Y a des gens i...

Je l'abattais d'une balle qui fit sursauter Jimin et serrais sa main dans la mienne.

-Maintenant tu vas courir vite et sans te retourner.