4: L'inconnu

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nda: pendant votre lecture, je vous conseille d'écouter la musique que j'ai jointe en média⬆⬆⬆

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Il y a ces personnes que l'on croise dans la rue, et qui, bizarrement, restent gravées dans notre esprit.

Parfois, nos yeux s'accrochent aux leurs et pendant l'espace de quelques secondes, on se voit rire avec, danser, faire la fête, s'embrasser, et même des fois faire l'amour sous les draps, lors d'un soir d'été.

Et on se dit qu'elles sont peut-être des personnes susceptibles d'influencer notre avenir et qu'un rien nous sépare - seulement quelques mètres et un soupçon de lâcheté.

Certes, la volonté est là, mais à chaque fois c'est pareil, on sourit bêtement, on enfonce nos mains un peu plus loin dans les poches de notre veste et on accélère le pas, pressé de pouvoir rejoindre cette amie dans un bar du coin; celle avec qui on aimerait être plus qu'ami, celle qu'on aimerait embrasser, serrer dans nos bras, celle à qui on rêverait de chuchoter des mots doux dans le creux de l'oreille, et peut-être même qu'on aimerait en recevoir en retour.
Et peut-être même aussi que ça ne se produira jamais, sûrement parce que cette fille-là n'est qu'une excuse derrière laquelle on préfère se cacher pour ne pas parler à ces anonymes que l'on bouscule sur les boulevards du centre-ville.

Puis on commence à s'en vouloir, à se morfondre sur notre triste sort, à se dire que notre vie n'est qu'une purée d'échecs.

Et on se dit aussi qu'on aurait bien aimé leur parler, à ces inconnus de la rue. Que peut-être ça aurait plus marché qu'avec cette fille qu'on a retrouvé dans le bar du coin. Que peut-être on aurait enfin pu connaître ce que c'est que d'être heureux.

Mais on reste cons et têtus, on ne fait que de les croiser, puis quand on a la chance de rencontrer leurs pupilles et qu'on voit dans notre tête toutes ces images fantasmagoriques qui se répètent en boucle, on baisse honteusement la tête.

Et on ne devrait pas.

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Baekhyun a décidé de sortir dans la rue, aujourd'hui. Il en a marre de la solitude et juge bon de rejoindre son amie dans un bistrot pas très éloigné de son appartement.

Baekhyun met souvent des bonnets. Pas qu'il ne se lave jamais les cheveux, non, loin de là. Il a seulement honte de leur couleur et préfère les camoufler sous le morceau de laine, attendant son prochain rendez-vous chez le coiffeur - et s'il n'était pas si fainéant, il l'aurait sûrement déjà pris.

Il a aussi la fâcheuse habitude de ne pas attacher les boutons de son manteau: il tombe donc souvent malade et a constamment le nez rouge - autant que celui de Rudolf, le petit renne de Noël (c'est son dessin animé préféré).

Et cela lui vaut souvent les critiques de ses parents qui lui disent qu'il n'est pas assez responsable pour un homme de vingt et un an,
qu'il est réellement temps d'en devenir un,
qu'il devrait se dépêcher de trouver un job sinon il va vite se retrouver à la rue.

"Ne vous inquiétez-pas, je gère" c'est ce qu'il répond à chaque fois, et ses géniteurs soupirent en hochant la tête, à moitié convaincus. Baekhyun se dit alors qu'il faut vraiment qu'il se mette à chercher un boulot cette fois, mais comme à chaque fois, il n'en fait rien et se contente du repos que lui offrent ses fragiles lauriers.

RECUEIL DE ONE SHOTS (baekyeol)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant