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J'me rappelle encore de la première fois que j't'ai remarqué Malo. C'était au nouvel an, t'étais affalé dans un canapé, une foutue clope à la main. A tes côtés, il y avait cette fille aux cheveux roses pétants, ce type aux cheveux bouclés et aux dents décalées, puis le p'tit à lunettes qui photographiait tout ce qu'il voyait. J'me suis demandé ce que vous mijotiez tous les quatre, vous formiez un curieux mélange. Je vous voyais comme l'eau et l'huile dans un même récipient.

C'est ce soir là que j'ai appris que tu existais, j'me rappelle encore de ta chemise à carreaux ouverte sur un t-shirt des Smiths ( avant toi, avant nous j'croyais que c'était pour les chips ), ton bonnet noir sur la tête alors qu'on était à l'intérieur, et puis cette mèche complètement démodée qui cachait une partie de ton front et de ton œil gauche, tes converse en toile trouées alors que dehors la neige tombait.

T'sais Malo, j'aurais du comprendre dès cette soirée là que t'étais une vieille âme dans un corps jeune. Tu paraissais différent. Tu semblais être vrai, Malo, et j'avais jamais vu de vraie personne avant toi.

A la rentrée, j'me suis demandé si le guignol du nouvel an était à l'école. Puis j't'ai aperçu, au verger, à coté d'un gars plus jeune que toi, qui tenait un vieux bouquin froissé dans ses mains. Encore une fois, le mélange m'a surpris. Malo,  t'es tellement surprenant. Tu parlais, tu parlais, et le type t'écoutait. J'me suis longuement demandé ce que  tu pouvais bien baratiner aux gens pour qu'ils t'écoutent ainsi, Malo.

L'étoile MaloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant