L'étoile Malo

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Et, Malo, t'étais quand même un drôle de coco.

T'es l'gars l'plus arrogant que j'ai jamais rencontré. Mais à la fois l'plus intriguant. J'aurais pas pu te définir en un mot, t'étais pas l'genre de gars qu'on pouvait mettre dans une case. T'étais au moins cinq personnes à la fois, t'étais un type extraordinaire dans un monde ordinaire. Même si au fond t'étais qu'un crétin, t'étais toi Malo, et les gens qui sont eux-mêmes c'est si rare.

Malo, tu t'es pas gêné pour t'foutre de ma gueule à l'école, tu t'gênais de rien de toute façon. T'as pas eu peur de m'appeler Joli Cœur devant mes potes, tu m'as même d'mandé si j'avais retrouvé ma langue. Merde, j't'en aurais collé une si t'avais pas cette gueule d'ange. T'étais putain de beau, mais ça s'voyait pas au premier regard.

Mes potes m'ont d'mandé qui était l'blédard aux chaussures débraillées et aux cheveux en pétard qui venait d'me parler. Encore une fois, j'ai rien dit. Tout en toi me faisait taire.

T'sais, au fil des jours, j'ai remarqué que tu trainais jamais avec les mêmes personnes. Un coup avec la première de classe en philo, un coup avec le fan de jeux vidéos, puis une fois avec la fille en minijupe... Et à chaque fois, tu parlais, tu parlais, tu parlais sans jamais t'arrêter. Tu parlais comme si ta vie n'était qu'une tempête de mots. Et les gens t'écoutaient, ils buvaient tes paroles comme si elles étaient tombées du ciel, envoyées par le Seigneur. T'étais l'Seigneur des coups foireux, des fous rires, des conneries et du bonheur.