La lumière blanche brûlait mes yeux même lorsqu'ils étaient fermés, ne me laissant m'endormir qu'après de longues heures de torture insomniaque. Elle ne s'éteignait jamais, ni le jour, ni la nuit. Elle m'aggressait et m'assaillait de toutes parts, sans pitié et sans fin. La lumière était si omniprésente que je me vis me languir de la noirceur. De sa douce étreinte ensommeillée, prometteuse de quiétude. Je me suis mis à la prier, à tenter de l'invoquer mais à chaque fois sans succès, la lumière, pourtant, ne cédait jamais sa place. De ses long doigts elle s'immiscait sous mes paupières, jour après jour, nuit après nuit, minute après minute. Pas que je ne sache vraiment en quelle mesure le temps s'écoulait içi, il semblait figé, inactif, dans le seul but de faire perdurer ma douleur pour l'éternité. Il n'y avait comme ornements et distractions qu'une horloge numérique dont les chiffres illuminaient d'un rouge diffus et d'une toilette en acier inoxydable qui faisaient constamment chatoyer la lumière au coin de mes yeux d'une manière comparable au bourreau qui fait tourner son couteau dans la plaie de sa victime. Mais inévitablement, faute de ne connaître rien d'autre, je me mettais à me raccrocher à la triste idée que peut être était-ce la même chose pour tout le monde? Peut être cet univer n'était que pièces et couloirs blancs à perte de vue? Je ne puis savoir, car moi, ma vie se limitait à ce nid d'ennui. L'on me nourrissait frugalement par le biais d'une trappe située au bas de la porte, tout aussi immaculée que le reste de cette prison (que j'appelais alors ma maison). La seule voix amicale que j'eusse entendu fut celle qui m'était propre, mais au fur à mesure que le temps, furtivement, s'écoulait, sa sonorité se fit de plus en plus étrangère. Je n'avais nulles pensées pour le futur parce que ce concept, dans une telle condition, n'avait aucune signification. L'on me fournissait régulièrement en vêtements propres par la même trappe par laquelle l'on me glissait mes repas. Son tissu était épais et aussi immaculé que l'enfer dans lequel je me tennais. C'était comfortable, ça je ne m'en plaignait absolument pas. Mais l'ennui désespérant qui griffait en mon être transformait les jours en minutes et les minutes en semaines sans aucune distinction, sans aucun avertissement. À chaque fois que l'on m'apportais quoi que ce soit, je me précipitait a genoux devant la mince ouverture pour supplier délivrance ou pour qu'au moins je puis repaître les question qui me tenaillaient. Un jeu dont je me suis rapidement lassé, dû a son infructuosité. J'étais complètement perdu en moi même. Cet ennui, ce monstre me forçait a devenir autre chose que moi-même il me forçait a devenir vide. Et avec les heures qui s'écoulent ce vide devenait de plus en plus difficile a contrôler. Je m'extirpait de moins en moins souvent, et au prix d'efforts de plus en plus violents. Je pouvais rester des jours a observer les murs blancs de mon antre sans bouger un muscle. C'était la pourtant, en cette horreure, cette perte de contrôle terrifiante, que résidait mon seul divertissement, la seule donnée variable dans l'invariabilité de cet enfer. Cela prouve rien que l'homme, tout autant qu'il soit, ne peux vivre sans ennemi. Étant craint par l'entièreté du règne animal, il se mit à voir l'ennemi en lui même, causant guerres, mort et pauvreté. Et c'est exactement, à mon grand dam, ce qui se déroule en ce moment, faute de me battre contre quelque chose ou quelqu'un, faute d'être si seul je n'avais que moi même à combattre. Ce vide pourtant je le maudis tout autant que je le vénère, je m'y noie sans être sur de retrouver la bouée mais c'est bel et bien la seule distraction qui empêche mon cerveau de ramollir au point de végétation. Et c'est ainsi que je me condamnai a constamment lutter pour rester moi même, une lutte qui, à mesure que le temps se décimait, me semblait de moins en moins vouée à la victoire. Un sort auquel je ne réservait aucune appréhension. Il semble que même dans un nid de sécurité optimale, je dois me battre pour ma vie, et cela je ne le savait pas, mais c'était le fragile commencement d'une épopée dont la difficulté se multipliera sans cesse jusqu'au paroxysme de la violence, mais ici, je ne m'en souciais pas. Une chance, mon sommeil en aurait écopé. -James Cypher
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Le sanctuaire de jade
Fantasía"Et comme le phoenix, puisse-t-on renaître de nos cendres" L'intérieur est maintes fois plus vaste que l'extérieur. En ce temple, édifice ostracisé monument de temps immémoriaux, recèle un artéfact sans prix. Entouré d'une mer de cendres, elle tém...