Chapitre 3: Une soirée inoubliable

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     Une fois dans son appartement, Chloé repensa à la matinée épuisante qu'elle venait de passer en compagnie de sa grand-mère. Pour se réconforter, elle se sentit obligée de prendre d'assaut une tablette de chocolat. Une fois celle-ci terminée, Chloé prit Anko dans ses bras, s'enroula dans sa couette, s'effondra sur son lit et fit une sieste bien méritée.

     Elle se réveilla vers vingt heures, s'assit sur le bord de son lit et attendit. Quoi ? Personne ne le saura jamais...

     Une heure plus tard Anko la sortait de sa rêverie en la griffant. Encore. Cela la fit sursauter et se cogner contre les étagères IKEA® qui si situaient au-dessus de son lit et qui s'effondrèrent proprement sur sa tête. Heureusement, Chloé avait la tête dure et elle se dépêtra sans trop de mal de ses étagères/livres/chaussures/sacs à main/ habits/robes de soirée/trophées de volley. C'est en caressant une jolie robe courte en soie noire que notre victime se rendit compte que sa mamie Carmen passait la chercher dans moins d'une heure et qu'elle n'était absolument pas prête. Elle enfila donc une robe noire courte, décolletée et moulante, ajouta des talons aiguille très hauts et une bonne couche de maquillage et s'estima prête. Elle en était au stade de l'auto-persuasion lorsque sa grand-mère l'appela : « ALLO ? CHLOÉ ? JE N'ENTENDS RIEN ! JE DÉTESTE CES CHOSES ! JE VOULAIS JUSTE TE DIRE QUE JE T'ATTENDS EN BAS DE TON IMMEUBLE JE SUIS DANS LA LIMOUSINE NOIRE !!!

- Pas la peine de crier, mamie. Je t'entends très bien, ne t'inquiète pas. J'arrive tout de suite. »

    Chloésortit calmement de chez elle, prit la peine de fermer la porte à clé etdescendit lentement les escaliers de son immeuble en maudissant ses talonsaiguille qui la faisaient trébucher. Une fois dans la rue, notre héroïneregarda autour d'elle jusqu'à repérer la limousine noir métallisé de mamieCarmen. Chloé s'avança jusqu'à la voiture d'un pas décidé, ouvrit la portière,monta et la voiture démarra avant même qu'elle ait eu le temps de refermer laporte. Chloé s'affala sur la banquette et remarqua qu'elle n'était passeule : un homme et une femme se trouvaient avec elle. Ils avaient environsoixante-dix ans, se tenaient la main et avaient des alliances identiques.Sûrement un couple d'anciens collègues de mamie Carmen. Ils avaient tous deuxdes cheveux blancs coupés à la militaire mais la ressemblance s'arrêtaitlà : l'homme était gras et portait un treillis militaire recouvert demédailles tandis que sa femme était maigrichonne, portait une robe rose bonbon entièrement transparente(tellement transparente que Chloé pouvait affirmer qu'elle ne portait pas desous-vêtements) et une paire de jambières rose fluo lacées jusqu'à ses genouxsquelettiques. Ce fut elle qui adressa la parole à Chloé en première :« Bonjour ma petite, je suppose que tu es la petite-fille de Carmy ? 

- Carmy... Heu... Je veux dire oui !

- Tu sais dans quelle boite elle nous emmène ? Elle n'a pas voulu nous le dire ! Cette Carmy, alors ! Toujours aussi taquine !

- Oui, si vous le dites... Carmy est très taquine... Oh, je crois qu'on est arrivés ! »

    Eneffet, la voiture ralentit et un laquais vint ouvrir la portière. Le monsieuren treillis sortit en premier, suivi de la femme-bonbon, qui attrapa au passagel'entrejambe du chauffeur en lui faisant un clin d'œil. Chloé se doutait que lasoirée allait être terrible, mais elle ne savait pas à quel point elle avaitraison. Elle prit son courage à deux mains, sortit de la limousine et se plantasur le trottoir en contemplant l'édifice qui lui faisait face. C'était unbâtiment en soi assez classique, en béton, rectangulaire. Enfin bref, unimmeuble classique. Outre certains détails. Par exemple, les néons multicoloresformant des flèches pointées en direction de la porte, le joli poster de femmenue plus grand et plus photoshopé que nature scotché à la façade et les deuxvideurs encadrant la porte. Videurs qui discutaient avec la femme-bonbon et uneautre femme, que Chloé devinait être sa grand-mère. Elle s'approcha donc de sonaïeule. Carmen se retourna dès qu'elle sentit la présence de sa petite-fillederrière elle. Chloé manqua de tomber à la renverse. Carmen ressemblait auJoker après une très grosse cuite. Un Joker portant la tenue de la princesseLeïa prisonnière de Jabba. Traumatisant. Chloé était à deux doigts de vomir etvoyait bien qu'elle n'était pas la seule : les deux vigiles se sentaientaussi mal qu'elle. L'un était blanc comme un linge et s'appuyait contre le murde l'immeuble, et l'autre était roulé par terre en position fœtale, pleurantcomme un vachon qu'on mène à l'abattoir. Carmen, son amie et le militaireenjambèrent le vigile-vachon qui leur barrait le chemin et entrèrent dans lebâtiment. Chloé les suivit, de peur de ce qu'ils pourraient provoquer. Leslaisser agir comme bon leur semblait revenait à donner les clés de l'univers àl'empereur Palpatine en lui demandant de ne pas tuer trop de Jedis. Ou encoremettre un pédophile dans une école maternelle en espérant qu'il ne violeraitpersonne. Quelque-chose de totalement irresponsable.

ChloéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant