In the valley [moments like that makes me want to stay alive]

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Le soleil avait brillé toute la semaine. On avait vu la neige fondre au fil des jours dans la vallée.
Ce jour là, on avait décidé de ne pas skier. Pour la première fois de ma vie, je restais deux semaines ici. Ces deux semaines m'ont tellement permis de me ressourcer, et de tout oublier pendant quelques temps... Passer du temps avec ma mère et surtout avec mes frères. J'attends à chaque fois les vacances pour voir leur visage, juste sentir leur présence. Et dans cette saison qu'est l'hiver, celle dans laquelle je me sens si bien et confortable, entourée de ces montagnes... C'est le moment de l'année que j'attends avec tant d'impatience.

Ce jour là, donc, on ne skiait pas. On avait décidé d'aller faire un tour en ville. Mon dieu, j'aime cette ville. Seulement, quand on est ici, on ne fait que skier et rester au chalet. Je ne la connais pas si bien que je crois la connaître. On est retourné dans ce magasin de seconde main que dans lequel on trouve toujours ces petites perles si on cherche bien.

J'adore ma famille plus que tout, mais dieu sait que je suis solitaire. La présence de gens m'oppresse. J'ai aussi besoin de marcher, marcher avec de la musique. Quand j'ai cours, c'est le mardi, chaque mardi je marche dans la rue et c'est là, dans ma bulle, derrière mon casque, que je me sens bien. Regarder les lumières de la ville, les visages autour sans avoir besoin de leur parler.

Mais là, je n'avais marché depuis plus d'une semaine. Cette fois-ci, j'avais l'occasion de retrouver la nature, comme dans la ville dans laquelle j'ai grandi. Quel manque...
"Maman?" Dis-je soudainement.
"Oui?"
"Euh... Si je veux marcher un peu, tu connais un chemin sympa?"
"Tu peux aller tout droit dans cette rue, et arrivée à la place du marché, suivre la piste de ski de fond... Tu nous quittes?"
"Besoin d'être seule. on se voit tout à l'heure!"
Et je m'engouffrai dans la rue principale, grouillant de touristes, pour la plupart anglais.
J'ai souri à un joueur d'accordéon et je suis passée dans une autre rue pour au final éviter la place du marché.
Ici, plus de rue piétonne, mais des voitures au skis fixés sur le toit... C'est là que j'ai enfoncé mon casque sur mes oreilles.  La musique m'envahit, ce sentiment si familier... Je pris à droite vers la médiathèque. Puis à gauche, ou j'ai longé les terrains de tennis abandonnés pour la saison hivernale. J'arrivai devant ce petit pont par dessus un petit ruisseau. D'autres ponts menait à d'autres rives, et j'en pris certains pour arriver à la rivière d'origine, celle qui se divisait en de si petits cours d'eau. Et encore, rivière est un grand mot. Un petit panneau indiquait : "L'arve". Je connais cette rivière ! C'est donc ce tout petit ruisseau qui se transforme en plus gros et qui coule dans la vallée ! Je devait être tout près de la source. J'ai commencé à la longer, en marchant sur ce petit chemin... La terre mélangée à la neige fondue donnait une sorte de boue qui salit mes doc marteens, mais j'en m'en fichais. Au fur et à mesure que j'avançais, la situation me rappela quelque chose... Le cens... C'est le nom de cette rivière avec laquelle j'ai grandi, celle qui était juste "en bas de chez moi", celle que je longeais tous les matins sur le chemin de l'école... Celle qui avait creusé un vallon dont je connaissais tout les recoins.
Et une vague d'émotions et de souvenirs m'emporta. Des visages, des paysages, des bâtiments, des pièces, des arbres... Je regrettais tellement cette innocence, cette maison, cette ville qui m'a vu mûrir.
Maintenant, on me parle d'avenir, de décisions, de résultats. L'enfance me manquait tellement.
La musique m'emporta. Celle à qui je dois tant. Celle qui m'a sauvé après le déménagement, celle qui m'a fait rencontrer les bonnes personnes.
Elle m'emporta et je continuais de marcher, en regardant en l'air. Le ciel était d'un beau bleu, les nuages étaient roses. Certains d'entre eux allaient caresser le somment du Mont-blanc, et les aiguilles et les pics qui entourent ce dernier me parurent rassurantes et protectrices. Les arbres au troncs très fin semblaient s'élancer vers le ciel. Un vent frais me fit frissonner, le genre de brise que j'aime. Il faisait ni trop chaud ni trop froid. L'hiver, si rassurant... Les montagnes, si familières... Une chanson se finit, et je pus entendre le courant de la rivière.

Une nouvelle chanson débuta, et, quand elle entra dans mes oreilles et dans mon corps, je me sentis, pour un moment, libre et seule au monde.

J'ai pensé : Ce sont ces moments là qui me donnent envie de rester en vie.

Je me battrais pour eux.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2017 ⏰

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