J'ai moi aussi deux maux à vous dire. Le premier mal est causé par ma déception face à la vôtre. Ce pessimisme fataliste, ce désespoir féminin dont je ne vous aurais pas imaginée capable de faire preuve, cette tête baissée face à une opportunité nouvelle, celle de l'union... Que ce soit clair : l'inconnu m'a aussi toujours fait peur. Pourtant je vois en nous un espoir indéniable. N'y avez-vous jamais songé ? Je sais, ou je le devine plutôt, que les femmes rêvent à l'amour mais sont aveugles à propos du leur. Si c'est à moi de vous ouvrir les yeux : soit. Je le fais dans le bonheur le plus complet. Et contrairement à ce que vous pouvez penser, pour rien au monde je ne baisserai les bras. Pour la simple et bonne raison que je ne trouverai pas l'amour ailleurs que dans vos yeux, cet amour brumeux et merveilleux tout en demeurant parfaitement réel. Celui que vous me portez est le plus beau qu'il soit donné de voir dans un regard (en partie, je l'admets, parce que vous le gardez secret, inavoué et le refoulez de toutes parts). Vous êtes celle que j'attendais, que j'attendrai, que j'attendrais en plein néant. Parce que je sais.
Vous aussi, me faites perdre mes mots. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi que quand je vous ai sous-entendu un « je t'aime » pour la toute première fois.
Cet autre mal est le mal d'amour. Un mal que j'accepte, que je demande à vivre, et quitte à être souffert, je le préfère complet. Car souffrir de vous savoir à distance, hésitante devant un choix de vie immense et pourtant évident aux yeux de quiconque me rend abominablement aigre. Je vous fais la misère quand j'en prends conscience, quand je me dis « quel dommage que sa cécité nous meurtrisse autant d'un double crime passionnel et sanglant » et en effet, quel dommage. Pour vous, pour moi, pour le nous que j'espère moins évanescent au présent de demain. J'aimerais pouvoir vous l'écrire avec espoir, ma belle Alice, mais j'attendrai ; parce que je vous aime, j'attendrai. Juste par respect.
Souriez, vous êtes aimée.
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parce que.
Romance- Alice, pourquoi vous répondez pas quand je vous dis que je vous considère comme bien plus que... - A demain, dix heures. Collègues, ni plus ni moins. Un commandant, une juge, des enquêtes. Une distance professionnelle. Une distance hiérarchique. U...