87.Les trois portes de la sagesse

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On ne change pas le monde!

On se change soi-même!

Un roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, le Roi envoya son fils auprès d'un Vieux Sage.

- « Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie »

demanda le Prince.

- « Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car sans cesse tu devrais revivre ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Va maintenant, suis cette route, droit devant toi ».

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire « CHANGE LE MONDE ».

« C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas. »

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.

Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du . Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.

Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu'as-tu appris sur le Chemin ? »

- « J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ».

- « C'est bien, dit le Vieil . Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise. » Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire « CHANGE LES AUTRES ».

« C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration. »

Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat.

Bien des années passèrent. Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu'as-tu appris sur le Chemin ? »

- « J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses. »

- « Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir. »

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