Waves

Lors de notre première rencontre nous n'étions seulement âgé que de 6 ans, j'allais apporté son déjeuné à mon père qui l'avait oublié ce matin là, le sourire au lèvre je me dirigeais vers le chantier en espérant croiser Archie, mon seul et meilleur ami, étant donné que mon père travaillé avec le sien. Après donc avoir déposé la lunch box je fis un tour pour chercher Archie ; je le trouvais jouant avec une fillette aux cheveux blonds. Je les fixais sans rien dire, la seule pensée qui tournée dans ma tête a cet instant était que cette fillette était entrain de me voler mon meilleur ami. Archie me remarqua rapidement et m'appela d'un signe de la main à les rejoindre, un sourire grand comme la lune, certainement heureux de rassembler ses deux meilleurs amis. Je me dirigeais donc vers eux d'un pas peu décidé et essayant de refouler cette colère qui n'avait pas lieu d'être contre la blondinette. Arrivait devant eux la petite fille me sourit pour me saluer, je lui rendis un sorte de sourire forcé qui ressemblait plus a une grimace qu'a autre chose. « Betty » me dit elle toujours en souriant, « Jughead » répondis je toujours bougon. Ne cherchant pas plus à entamer une conversation avec elle je n'ajoutais rien d'autre. C'est Archie qui après un léger silence reprit la parole, « On était entrain de faire une chasse au trésor avec Betty tu veux jouer avec nous ». Mon esprit était alors tiraillé entre faire la chasse au trésor un de jeu que j'affectionnais tout particulièrement, et rentrer chez moi pour ne pas voir cette fille. J'optai au final pour la deuxième solution, je ne pouvais définitivement passer toute ma matinée avec ces deux là. Betty était le parfait cliché de la petite fille modèle pensais je, deux couettes tenus part des rubans rose pale, un tee shirt de la même couleur et un pantalon censé être bleu ciel mais taché de taches marrons certainement du à sa chasse au trésor. Impossible d'être amis avec elle nous étions trop différent.

En y repensant aujourd'hui je remercie Betty de ne pas s'être arrêté a cette première approche, et d'avoir continué à vouloir devenir mon ami.

Une semaine après cette rencontre je me dirigeais vers chez Archie qui m'avait invité a jouer chez lui, mais arrivé devant chez lui la maison était fermé, il n'était certainement pas encore rentré. Je décidai donc d'attendre devant sa porte, mais c'était sans compté sur Betty, celle ci de sa chambre m'avait observé et avait décidé de descendre me voir, que fut ma surprise quand je la vit arriver, et encore plus quand elle dit mon nom, elle se souvenait de moi. Elle me demanda si j'attendais Archie, question stupide étant donné que j'étais devant chez lui, puis elle m'apprit qu'elle était sa voisine et que c'est comme ca qu'il s'était rencontré. On discuta un long moment avant que Archie arrive en s'excusant. Betty me sourit alors et avant de repartir chez elle, elle me dit cette phrase dont je me souviens encore « On est amis maintenant pas vrai », je lui fit signe que oui de la tête, et elle repartit avec  un sourire encore plus grand chez elle.

C'est à partir de ce moment que notre trio s'est formé, inséparable les un des autres. Et au fil des ans cette petite fille que j'avais connu se transforma en magnifique jeune fille, et pour qui à mon plus grand malheur j'avais attrapé des sentiments plus fort que ceux de l'amitié. Mais Betty la parfaite girl next door, ne me voyait que comme son meilleur ami, sinon pourquoi me confirait elle toutes ses pensées, et ses sentiments envers Archie. Celui qui d'ailleurs se fichait pas mal de Betty, il l'aimait certes j'en étais persuadé mais comme une sœur rien de plus ; et ça jamais je ne lui dirais, ça lui ferait trop de mal, alors malgré les multiples pincements au cœur que j'ai quand je l'entend parler de son bien aimé, je feins l'indifférence. Mais c'est de plus en plus dure à supporter, devrais je m'éloigner ? J'envisageais cette possibilité en sachant pertinemment que je n'arriverai pas à la tenir. Peut être éviter le plus de contacts physique avec elle serait le premier point de ma guérison de cette maladie qu'on appelle l'amour. Betty... Pourquoi n'es tu pas tombée amoureuse du bon garçon de celui qui peut te rendre tes sentiments ?

J'évite à présent ces instants seules avec elle. C'est encore plus dur que ce que j'imaginais, surtout qu'elle ne comprend pas pourquoi je m'éloigne d'elle soudainement. Elle m'a demandé si elle avait fait quelque chose de mal, je lui ai assuré que non, mais vu son regard elle n'y croyait pas. Son regard, parlons de ce regard, on dit que le regard est le reflet de l'âme, celle de Betty est sans doute la plus magnifique dans ce cas. Toutes ses émotions sont reflétées dans ses yeux, si bien que même si elle essaye de paraître forte on a peu de difficulté à deviner si elle va bien ou non. Et son sourire, discret comme elle, mais lorsqu'elle nous l'adresse on ne peut qu'être heureux et lui sourire en réponse.

J'ai réussi, cela a été dur, mais j'ai réussi à m'éloigner d'elle. Je parle comme un toxico qui mentionne son sevrage, pour dire vrai c'est un peu le cas. Avant je n'arrivai pas à visualiser une seule journée sans voir Betty, maintenant j'y arrive, c'est dur mais j'y arrive. Nous sommes devenus comme inconnus, nos seuls échanges sont des salutations dans les couloirs de cours, je pense que ça me fait autant mal qu'a elle, elle n'a eu droit a aucune explication de mon comportement, elle doit m'en vouloir; mais c'était pour notre bien commun non?

Elle me manque, nos moments ensemble me manquent, je voudrais avoir la force de recommencer à être son ami, à venir chez elle à discuter des après midis entières de tout et de rien, à rire avec elle, à la consoler quand elle est triste, je voudrais tellement toutes ces choses ; mais j'en suis incapable. Incapable de cacher ce que je ressens, et me confesser en prenant le risque de me faire rejeter me terrifie encore plus. Alors j'attend, j'attend dans l'ombre en l'observant et en espérant que mes sentiments s'amenuisent pour de nouveau avoir la force de me placer à ses côtés et recommencer cette amitié là ou elle s'est arrêté. Peut être même aurais je un jour le courage de lui montrer mes sentiments, et qui sait peut être seront ils réciproques. En attendant je me laisse porter par le courant de la vie, qui sait de quoi demain sera fait ?