Chapitre 16

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Lorsque je me réveillai, j'eut un moment de panique en constatant qu'Hugo était déjà parti. J'avais passé la plus belle soirée de ma vie. J'étais à présent seule. Totalement seule. Je ne savais pas quoi faire. Je restai assise sur ce canapé, le regard loin. Où avait-il pu partir ? Pourquoi ne voulait-il rien me dire ? Tout était confus dans ma tête. Soudain, mon portable se mit à sonner :

« -allo ?

-allo mademoiselle Jones ?

-Oui ?

-C'est l'hôpital St mattiew. »

Mon sang se glaça en entendant ces mots.

« -Vous pouvez venir voir votre mère. Les visites sont à présent autorisés.

-Je peux passer quand ?

-à partir de 11h ce matin.

-Très bien j'y serais. Merci beaucoup. »

J'avais peur d'affronter la réalité en face. Elle devait être marquée par la fatigue et je ne voulais pas la voir dans cet état. Malgré tout, j'avais besoin de partager les derniers évènements de ma vie avec elle. Je ressentais le besoin de tout lui raconter, de passer du temps avec elle tant que j'en avait.

A 11h pile, je me trouvais à l'accueil de l'hôpital, prête à aller voir ma mère. Je me dirigeai vers l'ascenseur pour me rendre au deuxième étage, là où était la chambre de ma mère. Lorsque j'arrivais devant sa chambre, je frappai à la porte puis entrai. Elle était allongée, les yeux fermés. Elle avait l'air apaisée.

« -maman ? »

Elle ouvrit les yeux et un large sourire se dessina sur son visage en me voyant.

« -ma chérie, tu m'as tellement manquée !

-moi aussi ma mamounette, tu m'as beaucoup manquée. »

Elle me fit signe de venir m'assoir sur son lit. Elle tenait une lettre dans ses mains.

« -C'est quoi ?

-C'est pour toi. Un beau jeune homme est venu me la déposer ce matin vers 7h. Il avait l'air de bien te connaître. Plus que bien je dirais même.

-Quoi ? Hugo ?

-Oui. Ecoute chérie, prends cette lettre, va la lire tranquillement et reviens me voir plus tard.

-Non ce n'est pas pressé. Il est partit. Toi tu es toujours là, je veux être avec toi.

-ne t'en fais pas pour moi. Je vais bien. Vas y. »

Je pris la lettre, embrassa ma mère et sorti de la chambre. Je décidais de retourner à la cascade pour la lire.

Une fois arrivée là-bas, je m'installai sur le fauteuil et ouvris l'enveloppe :

« Ma Carla, je sais que c'est stupide les lettres, j'aurais tellement voulu te dire tout ça en face mais je n'y suis pas parvenu. J'ai toujours cru que j'étais capable de tout accomplir dans ma vie, mais ça en revanche, ça m'était impossible. Je sais que tu te poses pleins de questions. Tu dois surement être perdue alors je vais tout te dire. Tout commencé il y a 3 semaines, lors de cette soirée. Je venais d'apprendre que je devais quitter mon équipe de basket. J'étais effondré. Je n'avais pas envie d'aller à cette soirée. Lorsque je suis arrivé là-bas, tu étais là. Lorsque je t'ai vu, tu m'as parue perdue, comme moi. Ta petite tête adorable regardait au loin et je n'ai pas pu détacher mon regard du tiens lorsque tu m'as regardé. Tu m'as paru comme une lueur d'espoir dans tout ce noir. A ce moment précis, j'ai voulu tout savoir sur toi, qui tu étais etc ... Je suis venu vers toi et nous avons parlé. Tu as même réussi à me faire rire, ce qui me paraissait impensable. Lorsque tu m'as demandé pourquoi je quittais mon équipe et où j'allais, je n'ai pas réussi à te le dire, je pensais que j'y arriverais. La vérité, c'est que quelques heures avant cette soirée, j'étais à l'hôpital et j'attendais les résultats de mes examens. Je venais juste d'apprendre que j'avais un cancer. Je venais d'apprendre qu'il ne me restait que 2 mois à vivre. Tu te rends compte ? 2 putain de mois. J'allais devoir abandonner ma passion, mes amis, ma famille : ma vie.

Je ne te remercierai jamais assez Carla pour tout ce que tu m'as apporté. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé. Je te l'ai promis, on se reverra, j'en suis certain. Tout est une question de temps. La seule chose que je souhaite maintenant, c'est que tu vives heureuse.

Je te laisse une dernière partie de moi : mon rein. C'est pas vraiment pour toi en fait, mais plutôt pour ta mère. Je sais à quel point tu tiens à elle.

Lorsque je suis allé faire mon dernier examen, j'ai demandé un test de compatibilité et il se trouve que j'étais un donneur potentiel pour ta mère. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Elle va vivre, tu seras heureuse et moi aussi par la même occasion. Je veillerais toujours sur toi, je t'en fais la promesse. Je serais toujours là pour toi. Je t'aime à jamais,

Hugo <3»

amour éphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant