Chapitre 18

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Le moment approche, je le sens. Je vais essayer de ne pas faire trop de dégats.

Les nuages au-dessus de moi tournent et forment une sorte de tourbillon. Ça ne me rassure pas beaucoup. La pluie se fait plus dense et je sens l'air devenir éléctrique. Mes symboles sont visibles et mes yeux brillent plus que d'habitude. Mon thorax est compressé, je sens mon pouvoir qui veut à tout prix s'échapper. Devenir libre, pouvoir s'exprimer. Je dois me contenir. Si je le libère sans le retenir, cela risque d'être violent, et violent est un euphémisme à ce niveau. Une douleur apparaît dans tous mes muscles. Je sers les poings et essaye de lacher un peu prise. De l'électricité circule tout autours de moi. Les habitants doivent déjà me voir à ce stade.

La douleur est de plus en plus vive. Le fait de contenir le pouvoir en moi ne fait que me faire souffrir. Je ne tiendrai pas longtemps. Je n'y arriverai pas. Un orage éclate instantanément. Les éclairs touchent le sol aux alentours de l'endroit où je me situe. Je sers les dents. Il faut que je lâche prise. Un liquide chaud coule le long de mes lèvres et de mon menton. Je saigne du nez. Pas maintenant ! Je dois encore tenir un moment, j'ai encore trop de force en moi. Je crie. Non. Je grogne. Je hurle. Comme un loup. Je vais me métarmophoser. Mes os craquent, se déplacent, s'allongent.C'est insupportable. Ma transformation  se continue dans la douleur la plus atroce que je n'ai jamais ressentis, et croyez-moi, des douleurs atroces j'en ai connu. Je ne tiens plus. Je lâche prise.

Tous les éclairs qui auparavant frappaient la montagne, terminent leur chute sur moi. Les pierres qui jonchaient le sol, se soulèvent et planent dans les airs. Je ressens chaque chose. Chaque goutte d'eau venant du ciel. Je sens l'électricité qui les traverse. Je suis l'électricité. Je suis partout. Partout où il est, j'y suis aussi. Dans le Centre, le Nord, le Sud, l'Est, l'Ouest. Partout. Chaque onde de choc que font l'impact des éclairs en me touchant je les ressens. La peur des animaux, des habitants, des bandits...

Je suis à quatre pattes, en Loup. Mes griffes arrivent à se planter dans la roche de la montagne. Une grande partie de mon pouvoir s'est libéré. La douleur diminue rapidement, et je commence à me sentir bien, apaisée. L'orage perd de son intensité et la pluie arrête sa chute.  Une sensation de force, de puissance s'empare de moi. Je me sens plus forte qu'avant. Certes, je ressens une énorme fatigue, mais bizarrement je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement que maintenant.

Mon pouvoir est totalement libre aujourd'hu et je vais enfin pouvoir apprendre à le maîtriser.

Je décide de retourner à la cité, et donc garde ma forme de Louve pour l'atteindre plus rapidement.

...

J'arrive aux anciens remparts de la Capitale. J'avance lentement dans la ville, il n'y a personne dans les rues. Ils doivent être sur la place du centre-ville, là-bas il y a une vue sur la montagne. Mes forces sont épuisées. Mon énergie a été mis à une rude épreuve aujourd'hui. J'arrive sur la place et vois tous les habitants. Ils me regardent avec de grands yeux. Ils ne devaient pas s'attendre à ce que je revienne en Louve. 

J'ai du mal à tenir sur mes pattes. Je tremble. J'ai à peine le temps de les voir se prosterner que je perds connaissance.

...

Les corps de mon père et de ma mère gisent par terre. Du sang s'écoule de leur plaie. Un coup d'épée empoisonnée dans le coeur. Voilà comment on éxécute ma famille. Comme de vulgaire criminel. Je suis dans la foule spectatrice de ce cauchemar. Une jeune fille pleure dans le cou d'un vieillard. C'est moi, et Nòm. Le silence est lourd. Personne ne parle. La seule chose qui a troublé ce silence fût le bruit de l'épée déchirant la chair de mes parents. Mon frère arrive poussé par des gardes. Du sang lui coule de l'arcade. Le bourreau essuie sa lame puis l'éguise pour un troisième meurtre.

Le Royaume du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant