Un amour interdit [Relation élève/surveillant]

Chapitre 34

(Point de vue de Mark)

Alors comme ça Quentin voulait nous séparer ? Ah ouais ?
Très bien. Alors il va voir ce qui l'attends. Je ne laisserai pas faire, sûrement pas.

Néanmoins, je sentais que Ilona et moi n'étions pas sur la même longueur d'onde sur cette histoire. Elle me semblait passive, presque indifférente. Peut-être que le nombre de choses qu'elle a vécu par rapport à ça la rende insensible, après tout. Mais son regard vide m'inquiétais.

-Ilona ? Murmurais-je.

Elle releva sa tête vers moi, alors qu'elle fixait le vide quelques secondes plus tôt. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Et j'aimerais parfois le savoir, parce qu'au fond de moi je sais qu'elle dédramatise les choses pour ne pas avoir à raconter ses ressentis tels qu'ils le sont réellement.

-Oui, Mark ? Finit-elle par répondre, un faux sourire décorant ses lèvres.

-Je sais que je le te demande souvent, ai-je repris, mais tu es sûre que tout va bien ?

Elle leva les yeux au ciel et mit sa mèche de cheveux ondulés derrière son oreille gauche.

-Je vais pas te mentir, j'en ai vraiment plein le cul. J'en ai plein le cul de ses histoires. Je t'aime et c'est réciproque, pourquoi notre histoire embête-t-elle le monde à ce point là ? On le mérite tu crois ? Dis, tu crois qu'on ne doit pas d'être ensemble ? Est-ce que un de nous deux finira par céder ?

-C'est injuste, je sais... Mais ne remets pas en question mon amour pour toi, la rassurais-je, il reste le même...

-Je sais. Mais pour moi je sais pas. J'en ai marre d'être un foutu sac qu'on promène à droite à gauche et qui se prend tous les obstacles... pourquoi on s'acharne à ce point sur moi ? Écoute, Mark, je vais pas te mentir, je t'aime, putain je t'aime à en crever, je pourrais tout faire flamber pour toi, jamais il ne s'écoule un instant sans que je pense à toi, j'aime tout chez toi, absolument tout, ton caractère comme ton physique. Et dans tout ça, tu vois quelque chose de mal ?

-N.. non, bafouillais-je, comme pétrifié d'amour par sa réponse.

-Alors je ne vois pas pourquoi les gens s'acharnent. Ils ont a ce point besoin de montrer qu'ils ne sont pas d'accord avec nous ? Qu'ils aillent se faire foutre.

Je laissais échapper un rire nerveux. Elle n'avait pas totalement tort sur ce coup là. Mais la seule chose que je redoutais le plus au monde était la suivante : elle n'allait pas tarder à craquer. C'était peut-être même déjà en train de se passer. Elle alternait ces phases délirantes entre colère puis tristesse, tout le temps. Elle était énervée à ce moment là, mais j'étais certain que demain elle allait passer la journée à pleurer. Et ça, je ne savais pas combien te temps j'arriverais à le supporter.

Elle se releva doucement de mes genoux et me regarda dans les yeux.

-Je vais faire un tour, déclara-t-elle.

Je me relevais aussitôt :

-Quoi ? Mais tu vas où ? Demandais-je.

-Je sais pas... j'ai envie de sortir... Je vais me morfondre sinon, ici.

-Laisse moi venir avec toi, dis-je plein d'espoir.

-Mais Mark on risque de se faire voir..

-J'en ai rien à secouer. Je viens avec toi.

-Ok... on va où du coup ?

-On va boire un truc si tu veux. Genre... dans un café.

Elle s'est levée sans répondre et a enfilé son manteau.

(Point de vue de Ilona)

Alors on est parti. On est parti de changer les idées et oublier tout ça. Mais c'était évident, rien ne s'est déroulé comme prévu, non. Parce que on est allé au café. On a passé un moment magique. Tellement magique. Et tout s'est effondré en deux secondes, absolument tout. Parce qu'on a croisé Quentin. On a croisé Quentin et il avait l'air furieux contre nous.