Chapitre 2

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Je raccroche aussitôt. J'ai l'impression que la boule dans ma gorge augmente, comme si j'allais être malade. J'essaye de me concentrer sur ma respiration, voulant calmer les battements de mon cœur. Ma main tenant le téléphone tremble encore. Ce n'est définitivement pas une bonne idée. Je repose le téléphone sur la table de chevet puis passe mes mains dans mes cheveux, voulant retrouver mon calme.

"Tu devrais aller te doucher maintenant." Apparaît Shawn, habillé de son pyjama.

J'hoche la tête et me lève en direction de la salle de bain. Je passe devant lui seulement il m'attrape le poignet, ses sourcils froncés et ses yeux noirs.

"Décidément le sucre ne te réussie pas." Il secoue la tête et exerce un légère pression sur mon bras, me faisant signe d'avancer.

Je n'ai jamais le droit à un signe d'affection avec lui. Je rentre dans la douche et me dépêche de me laver, voulant retrouver le confort de mon lit. Une fois fini, je sors m'entourant de ma serviette et me dirige dans la chambre. Shawn me regarde directement, ses yeux n'expriment aucun désir, seulement une lassitude et une exaspération grandissante.

"Met ton pyjama, au lieu de te trimballer dans une tenue indécente." Grogne t-il.

Je baisse la tête, soupirant de frustration et me dépêche d'enfiler ma tenue de nuit afin d'éviter tout autre remarque blessante. Je reviens dans le lit et m'installe en prenant soin de lui tourner le dos. Il ne réagit pas à mon comportement, s'installant lui aussi prenant soin d'éteindre les lumières. Malgré les émotions contradictoires qui ne cesse de me tourmenter, j'arrive à m'endormir sans trop de difficultés.

Ce fut une nuit plutôt paisible, sans rêves ni cauchemars. Le matin se déroula exactement comme la veille comme si tout était programmé. Les mêmes gestes, les mêmes paroles, les mêmes sensations de lassitude et de désespoir. Comme la veille, je suis dans la voiture attendant patiemment que mon chauffeur me conduise à l'entreprise de mon fiancé. Je peux dorénavant dire comment la journée va se dérouler, aussi platonique et longue que celle de la veille et de l'avant-veille et que toutes les autres depuis des années. Soudain une notification me tire du fil de mes pensées. Je sors le téléphone de ma poche, curieuse, n'ayant jamais de message. Je suis vite déçue en m'apercevant que ce n'est rien d'autre qu'une notification indiquant le peu de batterie restant. Je soupire, me maudissant de ne pas l'avoir chargé hier soir et commence à le ranger quand je me souviens de la cause de mon oubli la veille. Je le regarde quelques secondes et laisse traîner mon doigt sur l'écran tactile pour le déverrouiller. Aussitôt, je tombe sur le journal d'appel qui affiche l'historique des appels. Je n'ai même pas penser à effacer le numéro que j'ai appelé, j'espère inconsciemment que Shawn ne s'en au pas aperçu.

Je ressens de nouveau cet étrange sentiment à la vue du numéro, un mélange d'excitation et de peur. Mon regard dérive sur le rétroviseur, se trouvant au milieu du pare-brise. Mon chauffeur est concentré sur la route, ne me prêtant aucun attention. Prise d'un élan de courage, j'appuie sur la touche pour appeler et porte mon appareil à l'oreille. Je dessine des formes invisible sur le carreau de la fenêtre, essayant de me calmer pendant que les tonalités retentissent.

"Allo ?"

Ma bouche est sèche et ma gorge est nouée. J'ouvre la bouche, me préparant à sortir un mot quand un petit bruit se fait entendre puis le silence. Je décolle mon téléphone, cherchant le problème et m'aperçoit que mon téléphone s'est éteint suite au manque de batterie. Je me maudit encore plus puis lance l'appareil sur la banquette dans un geste énervé. J'ai cette impression que le monde s'acharne sur moi par moment. Fort heureusement, nous venons d'arriver devant l'édifice. Je récupère toutes mes affaires et entre dans le hall. Je salue le personnel que je croise jusqu'à arriver dans mon bureau. La journée promet d'être longue. J'aperçois d'ici la montagne de papier qui trône sur mon bureau, ce qui m'exaspère encore plus. Je déposé ma veste sur le porte manteau et m'affale sur mon siège. Je n'ai pas le goût au travail aujourd'hui. Après quelques secondes à rester affaler, je me remet droite et fouille dans mon tiroir à la recherche de mon chargeur. Je le trouve sans mal puisque mes tiroirs sont à peine pleins. Après m'être assuré que le téléphone est bien en charge, je commence mon travail.

The call girlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant