The call girl

Chapitre 3

"Je..." Je reste bouche bée devant cette fille, je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un derrière la porte. "Je suis désolée... Je... Je dois y aller." Je lui dit avant de partir en courant, me défilant complètement.

Je rejoins vite l'entrée de l'hôtel et cherche un taxi, afin de rentrer chez moi. Je rentre à la hâte dans un taxi et m'affale sur la banquette arrière, en bégayant mon adresse. Mon cœur bat tellement fort, qu'il menace de sortir de ma poitrine. Mon souffle est anarchique, mon corps est affalé contre la portière pendant que le chauffeur se prépare à partir. Je m'autorise un dernier regard vers l'extérieur quand j'aperçois la silhouette de la jeune femme à l'entrée de l'hôtel. Son regard balaye les voitures garés sur la voie de dépose minute et s'arrête une fois que son regard émeraude trouve mes yeux marrons. Un frisson parcours mon corps, une énergie émane d'elle, une énergie qui m'attire et me repousse à la fois. Je glisse inconsciemment ma main le long de la portière jusqu'à trouver la poignée. Je m'apprête à ouvrir celle-ci quand le moteur se met à rugir. La voiture se met très vite en mouvement, son regard émeraude continue de me fixer pendant quelques secondes jusqu'à que je sois hors de portée.

Le trajet paraît durée une éternité. Je me sens perdue, complètement seule dans un monde immense. La tension accumulé dans mon corps jusqu'ici commence à se délivrer. Heureusement, je n'aurais pas à subir un regard rempli de jugement, ainsi que des remarques. Une fois arrivé, je règle ma course et emprunte le long chemin de gravier afin de rentrer dans ma demeure. La maison est vide, le moindre bruit à l'intérieur est amplifié. Il y a de quoi devenir fou, je souffle, essayant de me rassurer et ne perds pas de temps avant de rejoindre l'étage supérieur. Ma chambre a toujours eu cet aspect chaleureux et réconfortant, ce soir elle ne dégage qu'un sentiment de froideur, d'isolement. Je m'en veux de ne pas assumer mes choix, de ne pas assumer qui je suis vraiment. Une partie de moi regrette d'être partie. J'ai éteins la seule flamme qui briller dans ma vie. Je me sens comme une moins que rien. Je me hâte de prendre ma douche ainsi que de me changer et rejoins la douceur de mes draps. Le lit est gelé contrairement à d'habitude. J'attrape mon téléphone qui se trouve sur la table de nuit seulement je m'aperçois qu'aucun message n'est présent. Cet objet me rappelle lui-aussi ma solitude et mon mal à l'être, ne voulant aggraver les choses, je me couche afin de m'endormir le plus vite possible.

Le bruit monstre du réveil de mon sommeil, ma tête me fait souffrir. J'ai passé ma nuit à réfléchir sur le sens de ma vie. Qu'est-ce qui c'est passé pour que j'en arrive à ce point ? Etre autant dépendante d'un homme imbus de lui-même, qui ne pense qu'à son propre intérêt. Il pourrait être un bon homme, un gentleman, si il n'avais pas reçu cet éducation. Parfois, je vois cet lueur dans son regard qu'il avait adolescent. Cet adolescent qui voulait faire le tour du monde avec son sac à dos et sa guitare.Cet homme me manque. Mon portable se met a vibrer bruyamment, signalant mon retard. Je me dépêche de sortir du lit et de me préparer, retrouvant ma routine habituelle.

J'arrive à mon bureau avec quelques minutes de retard, heureusement que Shawn est en déplacement. Ma boite mail est rempli de courriel, bien sûr, mon fiancé ne me laisserait pas une journée sans une montagne de travail. Je commence à me mettre au travail quand quelqu'un déboule dans mon bureau. Je relève la tête et aperçois les cheveux en bataille de l'assistant de Shawn.

"Euh désolé, je... Je me suis trompé de bureau. Bonne journée !" Dit-il avant de partir aussi vite qu'il est arrivé.

Je ne suis pas bête, je sais qu'il a pour mission de me surveiller. Il manque de délicatesse et de discrétion mais il n'a pas un fond méchant. J'essaye de me concentrer de nouveau sur mon travail mais c'est sans compter sur la soirée d'hier qui me revient sans cesse en tête. J'ai envie de réessayer, de ressentir de nouveau ce sentiment d'excitation, de me sentir vivante.