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Cela faisait presque un mois que ton quotidien était celui d'une vendeuse dans une saloperie de bureau de tabac minuscule à compter tes rêves s'évanouir les un après les autres au fur et à mesure. Tu finissais même par écrire des histoires où tu étais l'héroïne et tu faisais des choses que tu aurais aimé faire dans la vraie vie.

Tu te sentais seule, toi qui avait à peine les compétences de vendre des cigarettes dans un village paumé à la frontière espagnole. Tu t'ennuyais comme un rat mort sur ta chaise de comptoir à compter les bonbons des bacs.

A vrai dire plus le temps passait et moins tu avais de réelles personnalités, de réelles envies. Tu te mettais presque en pilote automatique ignorant tes envies et tes peines. Tu n'étais plus qu'un machine au service de la société.

Une personne rentra alors dans le bureau de tabac et demanda des Winston. Tu lui recracha que c'était ta pause et tu retourna à ton ennui. Elle partie en pestant. Si ton patron voyait ça, tu serais réprimandée voir même virée. Mais tu en avais rien à cirer tu étais à présent capable de toucher le chômage.

Tu as longtemps voulu savoir qui tu étais pour le monde autour de toi, cherchant à tout prix la description sur toi parfaite. Tu voulais avoir ta propre identité. Mais au final tu n'étais qu'une jeune fille cynique pleine de désillusion qui n'a jamais su ce que c'était qu'être heureux. Non, tu n'as pas réellement était battue dans ton enfance – quelques coups quand ta mère était énervée mais son but n'était pas de se défouler en te frappant, elle be savait juste pas comment t'apprendre les choses sans menacer - tu n'as pas non plus vécu des horreurs traumatisantes tel que la maladie - ton asthme faisait juste qu'il t'arrivait de passer quelques jours à l'hôpital, des jours qui paraissez comme des mois pour toi - et tu n'as pas eu de réels soucis avec la drogue - si ce n'est que quelques joints au lycée, comme tout le monde. Au fond ta vie n'était pas si horrible pour que tu sois aussi déprimée mais tu en étais beaucoup trop insatisfaite. C'était même cette insatisfaction de ta vie passée qui t'interdisait de continuer à rêver d'une vie future pleine de sentiments et de rebondissements.

Le soir comme à ton habitude, tu prenais le même bus qui te déposait deux kilomètres plus loin de chez toi et tu marchais en profitant de ce moment pour une cigarette. Tu étais dans tes pensées mais tu ne pensais pas réellement. Tu étais même incapable de dire ce à quoi tu pensais.
Espérais-tu peut-être du changement ? Étais-ce même un prière ?
Peut-être préférais-tu vivre la plus dangereuse des aventures ne te donnant pas le temps de penser plutôt que continuer ce chemin répétitif et lassant dans le temps.
Tu n'étais certainement pas du genre à aimer les quotidiens.

Tu avais ce cruel besoin de changement.