- Maïwen? Maïwen, est-ce que tu m'écoutes?
La jeune femme détourna les yeux des petits papillons qui butinaient de fleur en fleur autour d'elle et posa son regard d'un vert pétillant sur son maître.
- Où croyez-vous que les papillons vont lorsque la neige arrive? Est-ce qu'ils vont vers ces contrées lointaine dont vous ne souhaitez jamais me parler?
- Ce n'est pas que je ne veux pas t'en parler, c'est que tu n'es pas assez disciplinée. Pendant que tu pensais à tes papillons, de quoi est-ce que je te parlais?
Maïwen rougit légèrement.
- Je ne sais pas maître, pardonnez-moi.
- Ne recommencez plus jeune fille ou je devrai sévir.
Aracano dirigea son regard vers le jardin où le soleil éclairait les fleurs. Ils s'étaient installés tout près de ces dernières, devant la petite cabane qui leur servait de maison.
- Vient Maïwen! Je vais t'apprendre quelque chose qui, je crois, te plaira.
Il l'invita à le suivre et à s'asseoir dans l'herbe verte, près d'un vieux chêne et s'installa à son tour, comme pour méditer.
- Ce que je vais t'apprendre ici est une très ancienne technique que mon propre maître m'a enseigné un jour. Autrefois, toutes les créatures terrestres pouvaient communiquées avec la nature qui les entouraient. Bien des malheurs se sont entre-temps abattus sur nos terres, nous privant tous d'êtres chers et d'un savoir immense.
Maïwen se souvint du jour où Aracano lui avait appris qu'il n'était pas son père et, qu'en fait, elle était orpheline. Elle avait senti son cœur se déchirer ce jour là. Il n'était pas entré dans les détails et elle n'avait pas posé de questions, il n'y avait rien à dire.
- Cette technique consiste à se recentrer sur la nature, d'écouter ce que la forêt a à nous dire. Lorsqu'on la maîtrise parfaitement, elle peut même nous aider à retrouver les personnes que l'on cherche, partout sur Valacar. Tu dois toutefois rester calme et, surtout, rester parfaitement concentrer. Arrête de regarder ces fichus papillon!
Aracano regarda sa jeune élève s'esclaffer. Comme les années avaient passées vite. Il était difficile de croire que cette jeune fille insouciante était destinée à sauver tout un peuple. Jamais elle ne s'était réellement mise en colère contre lui. Malgré tout les entraînements, autant physique que mentaux ou magique, elle ne se plaignait presque jamais. Après tout, elle n'était encore qu'une adolescente. Elle avait mit, dès que son regard s'était posé sur lui, un baume sur sa vieille âme meurtrit. Elle était devenue comme sa propre fille.
Il croisa ses bras sur ses jambes et ferma les yeux, sachant très bien que son élève l'imiterait aussitôt.
- Vide ton esprit de toutes pensées. Calme ta respiration , calque la sur le souffle du vent. Laisse-le jouer dans tes cheveux et abandonne-toi à son souffle. Lorsque tu te sentiras prête, tend bien l'oreille, écoute comme tu n'as jamais écouter. Écoute les arbres, ils te conteront le monde. Écoute les fleurs et leur poésie, c'est la plus belle de toute. Écoute le vent, il est le seul qui te diras toujours la vérité...
Maïwen obéit à son maître et calma sa respiration. Elle ne percevait absolument rien de ce que son maître lui parlait, mais ça ne la dérangeait pas. Elle aimait sentir le vent lui caresser le visage. Puis, un murmure glissa près de son oreille, subtile et persistant. Un mauvais pressentiment lui étreignit la poitrine.
- Maître, des étrangers! Ils sont tout près! s'inquiéta t'elle.
- Je sais, calme toi! Ils sont là pour moi. Je veux que tu ailles dans la cour arrière maintenant. Va pratiquer les exercices que je t'ai montré la semaine dernière avec le bâton. Tu ne m'as pas encore impressionné.
-Mais, maître...
-Tait toi et obéit! Allez ouste! Nous reprendrons cette leçon un peu plus tard.
Aracano vit sa jeune élève froncer les sourcils et partit vers la maison en grommelant. Un sourire lui étira les lèvres, pas de doute, elle essaierait de lui tirer les vers du nez à la première occasion.
Pendant ce temps, les deux voyageurs avaient atteint la lisière de la forêt. Ils avaient tous les deux le visage et le corps cachés sous un grand capuchon et une grande cape noire. Le plus grand des deux vint serrer la main du vieille homme et murmura quelques mots tout bas.
Maïwen, qui s'était jusque la camouflée sur le coté de la maison, vit son maître faire signe aux visiteurs de le suivre dans la maison. Son air soucieux inquiéta la jeune fille, mais elle partit tout de même s'entraîner. Sinon, elle aurait une vrai raison de s'inquiéter.

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Maiwen
FantasyUne prophétie... Une élue... Qui ne sait pas qu'elle est élue... Un être malfaisant qui doit être détruit à tout prix... Pas de doute, Maïwen doit survivre à l'aventure et doit anéantir la bête avant qu'il ne soit trop tard.