Les deux jeunes hommes regardaient une vidéo sur le portable de Julien, tout les deux assis en tailleur contre le mur d'un couloir de leur bahut. Le regard de Jérémy dérivait de plus en plus souvent sur le profil de son ami. Il le trouvait de plus en plus mignon et le voir sourire et rire le faisait complètement craquer. Il essayait de rester discret, mais son pote n'était pas si con et le fait qu'il rigolait en décalé par rapport à lui le força à quitter son portable du regard. Le futur Monsieur Connard interpella son ami et lui fit par de son mécontentement.
- "Mec, arrête de me mater comme ça. C'est quoi ton problème ?"
Le brun bloqua quelques secondes. Son cerveau cogitait à toute allure. Il n'allait pas lui dire la vérité. Il était tombé amoureux de son meilleur ami. Il était sûr de détruire leur relation. Il devait vite trouver une excuse pour ne pas se faire choper et surtout ne pas s'enfoncer dans un discours sans fin, mais aussi ne pas lui tendre de perche pour se faire battre avec.
- "Pas ma faute... T'as qu'à pas ressembler à une meuf aussi !"
Jérémy se maudissait. Il avait fait l'une des seules choses à ne pas faire, l'émasculer en le comparant à une fille. La panique le prenait, l'homme en face n'était pas violent, mais l'humiliation allait sans doute être très douloureuse. Julien se leva et se mit devant l'autre.
- "Tiens, regarde ! J'ai une bite ! Je suis pas une putain de meuf !"
- "Oh ! Qu'est-ce que tu fous ! Remets ton pantalon ! Tout de suite !"
Jérémy détourna le regard aussi vite qu'il put devant son pote qui venait de baisser son bas sous ses yeux. Les joues rouges, la gène et l'envie l'envahissait. Le châtain lui exhibait fièrement son boxer imprimé moulant, le jean sur les chevilles, au milieu du couloir.
- "En plus, tu me donnes des ordres ! Si je veux pas le mettre, je le fait pas. Tu te prends pour qui ?!"
Le brun se mordit la lèvre. Il pensait que l'autre allait vraiment le défoncer et que cela allait calmer son début d'érection, mais rien n'y faisait. Des fois, il haïssait ses réactions excessives et son corps qui lui foutait la misère à chaque seconde qu'il passait avec l'autre.
- "Hé ! Regarde moi quand je te parle !"
- "Remets le, s'il te plait Julien..."
- "Donne moi une bonne raison de le mettre."
- "Ça fait super gay."
Il n'en fallut pas plus pour que l'autre adolescent remonte son pantalon et boucle sa ceinture. Jérémy connaissait bien son ami et savait le plus souvent comment l'autre aller réagir. C'était une grande gueule qui aimait faire chier le monde, mais qui ne supportait pas qu'on le juge et qu'on le critique. Jérémy espérait que l'autre allait changer en vieillissant. Il n'osait toujours pas regarder le garçon dans les yeux de peur qu'il y lise un quelconque émotion. Julien, lui, reprit sa place initiale et relança la vidéo qu'il était en train de regarder, comme si rien ne s'était passé. Quand elle fut fini, il se retourna vers l'autre adolescent qui ne s'était toujours pas remis de la courte exhibition de son béguin. Julien prit soin de lui faire remarquer après avoir attrapé le menton du brun d'un main agile.
- "Pourquoi t'es tout rouge ?"
- "Lâche mon visage. "
- "Tu l'es encore plus là."
- "Gay."
- "Arrête avec ça. Tu t'en fout complètement."
- "Ouais, mais toi non. Alors lâche ma mâchoire avant que quelqu'un arrive et croit qu'on se roule des pelles."
Une lueur de défis pouvaient se lire dans leurs regards. Ça leur arrivait souvent de se retrouver dans des situations semblables durant lesquelles aucun des deux ne voulaient que l'autre ait raison et où l'abandon n'était pas envisageable. Jérémy se focalisait tant bien que mal sur le côté compétitif de leur attitude, mais sentit son sang-froid le quittait quand l'autre humidifia ses lèvres. Il décida de le faire chier pour le faire craquer. Tel un enfant, il répéta sans cesse le mot "gay" et ses autres synonymes dans une litanie affreusement énervante. Les yeux du châtain se plissèrent et un sourire narquois prit place sur ses lèvres. Lui aussi avait plus d'un tour dans son sac. Bien sûr, le fait que l'autre les lui brise ne l'arrangeait pas, il essaya de trouver une solution pour lui faire fermer sa grande bouche avant qu'il perde patience. Son sourire moqueur s'agrandit. Le fait de baisser son pantalon lui avait partiellement fait perdre ses moyens. Autant partir sur un truc qui marche avant que l'autre n'entame une énumération m'étant en doute sa virilité.
- "Vu la tronche que tu as tiré quand j'ai baissé mon froc, tu ferais mieux de la fermer, avant que je me foute vraiment à poil !"
Jérémy devenu aussi rouge qu'une tomate ne sut quoi répliquer, mais il n'eut pas le temps de se ridiculiser qu'une voix autoritaire retentit dans le couloir.
- "Je vous le déconseille fortement jeune homme."
Un professeur se tenait dans l'encadrement de la porte à quelques mètres d'eux. L'homme les regardait avec un air réprobateur. Il leur demanda de quitter le couloir et de rejoindre la cour. Les deux jeunes adolescents acquiessèrent et prirent rapidement la fuite dans une litanie d'excuses venant de Jérémy.
Ils s'arrêtèrent après avoir traversé quelques couloirs et dévallé deux escaliers. Arrivés en bas des marches, Jérémy faillit s'étaler au sol. Il fut rattrapé de justesse par le châtain qui avait passé l'un de ses bras autour de sa taille.
Les deux adolescents essayaient tant mieux que mal de reprendre leur souffle. Quand leurs regards se croisèrent, ils éclatèrent de rire sans raison. Ils ne purent se calmer que plusieurs minutes plus tard. Ils quittèrent la cage d'escalier, le bras de Julien toujours posé négligemment sur la taille de Jérémy. Il le retira une fois qu'ils rejoignèrent la cour bondée de monde.
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Adolescents // MisterJDay x M. Connard
FanfictionQuelques passages de le vie d'ado de Jérémy avant qu'il ne devienne MisterJDay et que son acolyte, Julien, devienne M. Connard. Quelques chapitres terminés mais toujours en cours de rédaction.