Yazel, timide maladive compte commencer son apprentissage de la vie, la vraie, sans censure. Celle-ci se donne un défis à elle-même, celui d'absolument apprendre un nouveau mot : l'indépendance.
Bonne chance Yazel.
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Je redoute absolument mon arrivée sur Paris. Un mélange d'excitation et d'appréhension se propagent dans tous mes organes jusqu'à m'en paralyser. Vous devez vous dire, quelle bonne actrice dramatique je suis. Malheureusement ce n'est pas le cas. Je suis une fille de nature très stressée et très vite anxieuse. Un petit rien peut me mettre dans un état effroyable. Alors comment vous expliquer que mon anxiété est à son comble.
Ma tête vibre contre la vitre du train depuis bien 3 heures. C'est aussi depuis 3h que j'ai une boule au ventre. Je m'imagine, moi et ma nouvelle vie dans cette ville qui m'est presque inconnue. Je m'imagine le pire mais aussi le meilleur.
La dernière fois que j'y ait posé les pieds je devais avoir un peu près 10 ans. Ce qui fait une douzaine d'année voire plus. J'en ai de vagues souvenirs de mes cousins, mes oncles, tantes et moi. J'y garde cependant que de bons souvenirs. Ce qui est sûr, c'est que Paris me changera bien de Montpellier où le soleil y tape fort !
La voix-off du train annonce que nous sommes arrivés et j'arrive enfin à souffler. Je prend mes deux valises avec peine - puisque personne décide de m'aider alors que je galère d'une manière atroce avec ma taille de crevette - et je sors du train.
Je n'imaginais pas qu'il fasse aussi chaud mais bien sûr, nous sommes presque en été. J'enlève ma veste en jean et la serre autour de ma taille. Je traîne mes deux valises derrière moi et espère trouver Nadir parmi toutes ces personnes.
Ce qui me préoccupe encore plus, c'est que Nadir et moi ne nous sommes plus vu depuis notre enfance. Il a sûrement dû voir des photos de moi sur les réseaux sociaux et vice-versa mais sinon lui et moi avions vraiment perdu contact. Et jusque là, je ne me posais pas cette question : comment allait-il faire pour me reconnaître ? Au même moment, pendant que je m'auto-formule quelques questions, mon téléphone se met à vibrer à l'arrière de ma poche. C'est un numéro inconnu.
⁃ Allo, j'suis bien en ligne avec Yazel ? C'est Nadir.
Soubhanallah, mes yeux s'écarquillent ! Je m'éclairci la gorge et lui répond de ma voix timide.
⁃ Salam Aleykoum, oui c'est moi.
⁃ T'es bien arrivée ? Je suis en route pour venir te chercher j'arrive dans même pas 10 minutes, tu bouges pas hein.
Comme si je pouvais aller très loin avec ces valises qui pèsent une tonne.
⁃ Je t'attend. Raccroche s'il te plaît, je veux pas que tu aies un accident au volant !
⁃ Toujours aussi mignonne. À toute.
Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'il raccroche. Je ris toute seule puis enregistre son numéro de téléphone.
Je trimbale avec peine mes deux rochers jusqu'à une petite boulangerie-pâtisserie où j'achète quelques pâtisseries. Je m'assied sur un banc en attendant que Nadir vienne tout en mangeant et en envoyant des messages à ma mère ainsi qu'à mon amie de Montpellier, Dalila, pour leur prévenir que je suis bel et bien arrivée.
