multimédia : Samira
Le début du trajet se fait dans le plus grand des silences, heureusement qu'il y a la radio pour mouvementer le tout sinon ce moment serait encore plus gênant qu'il ne l'est déjà.
Je l'observe discrètement du coin de l'œil du moins, c'est ce que je croyais car soudainement il se retourne vers moi.
Je feint de contempler l'extérieur mais sa voix imposante me fait sursauter lorsqu'il me questionne.
⁃ Ça été ton rendez-vous ?
Je prend une petite minute pour assimiler ce qu'il m'a demandé puis pour prendre le courage de lui répondre.
⁃ Oui, merci, je lui dis d'une petite voix.
Celui-ci tourne la tête vers moi, me regarde fixement de ses yeux perçant, hoche la tête puis reprend son air sérieux. Il ne m'adresse plus d'autres mots après ça.
Ce Tarik m'intimide nettement et encore plus que Nadir et tous les autres garçons que j'ai pu rencontré depuis mon arrivée. Il a un fascié très sévère et je pense que ce ne serait pas une bonne idée de l'énerver. Son visage en dit long sur sa personnalité et son tempérament.
Je suis stressée à l'idée d'être avec lui dans cette voiture. Ma gorge est nouée. Mon cœur bat très vite, mes mains sont moites, j'ai chaud et la bouche pâteuse. Je ne comprend absolument pas ce qu'il m'arrive. Je souhaite juste une chose : arriver rapidement à la maison. Je dois sûrement faire une crise en ce moment et je n'arrive pas à la gérer.
Après 10 minutes qui me semblent être une éternité, je vois enfin la résidence pointer son nez devant moi. Tarik se parque devant l'immeuble et descend en même temps que moi.
⁃ Merci beaucoup, je lui dis tout en regardant devant l'immeuble où se trouve une nouvelle fois Nabil et d'autres garçons.
⁃ Je t'accompagne jusqu'à chez toi, il m'ordonne.
Je ne dis rien puis avance vers l'entrée. Au fond de moi je savais déjà qu'on allait s'arrêter vers le groupe mais une partie de moi espérait le contraire. Leur attention est pleinement centrée sur nous et mes mains recommencent à redevenir moite. Je soupire discrètement.
⁃ T'étais où ? interroge Nabil à Tarik.
⁃ Ah... t'es de la BAC maintenant ?
⁃ J'aimerai juste savoir parce que là t'es avec la cousine de Nadir en fait, il dit cela tout en me dévisageant. Salam Yazel, il me sourit sournoisement.
Tous les regards fusent sur moi et je sens mes joues brûler d'humiliation.
⁃ Aleykum Salam, je murmure presque.
Je baisse la tête et me concentre sur mes baskets mais toujours avec l'oreille tendue vers la conversation bien sûr.
⁃ Ouais ouais c'est ça, écoute fait ta thune, mêle toi de ton cul et m'fait pas chier frère, répond Tarik autoritairement.
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Le mal pour les biens
RandomYazel, timide maladive compte commencer son apprentissage de la vie, la vraie, sans censure. Celle-ci se donne un défis à elle-même, celui d'absolument apprendre un nouveau mot : l'indépendance. Bonne chance Yazel.