Un amour forcé.

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[chapitre 14]

Point de vue d'Artémis.
24 mai 2016.

J'avais finis par accepté l'invitation de Benjamin au restaurant, après en avoir longuement parlé avec Octavia, et après tout cela ne m'engageais en rien.
Le lendemain, Benjamin et moi marchions donc vers une pizzeria à quelques centaines de mètres du lycée, sous les nuages du ciel gris. Il portait un polo bleu marine qui épousait élégamment ses muscles et des Nike noires, et il s'était apparement mit du parfum puisque je pouvais sentir une forte odeur masculine émaner de lui. Devant moi, j'aperçu Valentin, un garçon de ma classe qui fit un clin d'oeil assez peu discret à Benjamin. Je me sentais très mal à l'aise d'être vue avec mon ami, que toutes les filles de la classe décrivait comme laid. Ça ne me ressemblait pas d'avoir honte de mes fréquentations, car j'avais pris l'habitude d'ignorer les regards extérieurs, pourtant j'avais vraiment honte que Valentin se doute qu'il y ai quelque chose entre Benjamin et moi. Toutefois, cherchant à cacher mon trouble pour ne pas blesser mon ami, j'entrais dans le restaurant de manière assurée, et m'installais à une table à deux, collée au mur couleur pourpre. Un jeune serveur nous servit les pizzas quelques minutes plus tard, et je savourait la pâte chaude et délicieuse dans ma bouche. Le niveau de conversation avec Benjamin n'était pas très élevé, et tournait autour de nos camarades de classe, ce qui pourtant ne m'était pas désagréable, nous n'avions pas besoin de parler de sujets véritablement profonds pour bien nous entendre. Avec lui, j'avais l'impression que le silence n'était pas gênant, et nous étions vraiment fait pour notre apprécier. À la fin du repas, mon ami paya la note, ce qui me toucha particulièrement, et mon estime de lui remonta de manière significative. Nous avions terminer de manger, mais il nous restait une demi heure à tuer avant de reprendre les cours, et nous avons décidé de rentrer au lycée. Nous avions trouvé un coin calme et désert, au troisième étage, et la conversation devint rapidement plus intéressante.

-Ça se passe toujours bien avec, ta copine Léa ? m'enquis-je.
-Non, je l'ai quittée pour toi, me souris-t-il.

Je fus pris de court. Benjamin venait de m'avouer s'être séparé avec sa copine pour moi ? Je ne comprenais plus rien. Je n'avais jamais montré d'affection particulière pour lui, et ne lui avait jamais fait d'avances alors pourquoi disait-il cela.

-Mais quoi ? Tu m'avais dit qu'elle était sublime et qu'apparemment vos soirées étaient.... mouvementées si j'ai bien compris, riais-je faisant bien entendu allusion à la relation charnelle qu'il entretenait avec sa copine. Et surtout pourquoi tu as dit "pour toi" ?
-Bah parce que je t'aime en fait.

Je fronçais les sourcils. J'avais remarqué une certaine attirance pour moi de sa part sans pour autant soupçonner de l'amour. Je connaissais suffisamment Benjamin pour savoir que ses relations n'étaient en général plus basée sur le sexe que sur des sentiments amoureux. Je ne savais que répondre à cette déclaration pour le moins explicite.
Je ne savais comment réagir mais il ne m'en laissa pas le temps.
Je senti sa main se poser sur ma taille tandis que ses lèvres se penchait vers les miennes pour les embrasser. Ce n'était plus le même visage angélique de Théodore qui se penchait vers moi, mais des lèvres charnues, un nez imposant, et des yeux foncées qui me contemplaient, ceux de Benjamin. Mon ventre se contracta, j'hésitais à le repousser, je n'avais aucune envie de l'embrasser, il n'était qu'un ami, et je ne ressentait par conséquent rien pour lui, mis à part du dégoût. Mais après tout qu'est-ce que j'avais à perdre ? Rien. Je voulais juste oublier Théodore, oublier cette douleur quand je pensais à lui. Nos lèvres se touchèrent alors un court instant. Je ne ressentait rien, je n'entendait plus mon coeur qui battre frénétiquement comme lorsque j'embrassais Théodore. Rien. Nos lèvres se détachèrent et il me sourit. Je restait de marbre, je ne savais plus que penser, et comme à chaque fois que j'étais embarrassée, je passais ma main dans mes cheveux bruns. Après tout peut être qu'avec le temps des sentiments apparaîtraient et je ne pouvais plus me permettre d'attendre Théodore. "Attendre" ce verbe revenait toujours dans ma tête. J'en avais marre d'attendre.
J'attendais toujours qu'il revienne vers moi, mais il n'était pas là lorsque je pensais à lui, et j'étais lasse d'en souffrir. Je répondais au sourire de Benjamin par un bisous sur sa joue, tandis que je plaquais ma main contre son torse.

Un été givré Où les histoires vivent. Découvrez maintenant