LesEscapadesBurlesquesDeBarnabéLaBaïonnetteEtDeBartholoméLaClefAuPaysDesSonges

L'imprévu

Suite à ces événements, nos héros, Barnabé la baïonnette et Bartholomé la clef, eurent droit à la une d'une multitude de journaux, ce qui les fit monter en grade dans le domaine de la renommée.

Toute cette mascarade produisit l'apparition d'un nouvel être, un adorateur de plus: Barthélémy, dit la puce.

Quelle est son importance dans ce récit me chuchotez-vous ? C'est une puce. Et Bartholomé possède une barbe qu'il flatte avec excès. Son expérience avec les puces de son tracteur ne l'a pas vraiment réjouit comme était conté précédemment.  Sa réaction fut donc sans attente.

En effet lorsqu'il découvrit cet être sans-papiers, logé dans sa barbe et débitant des paroles aussi vides de sens que son esprit, il défaillit, s'empressant ensuite de courir vers son compatriote, lui demandant un avis réfléchi et précis.

Barnabé se retira du monde durant sept jours et sept nuits, errant dans des contrées qui dépassèrent l'entendement. Et il revint changé: victorieux, plein d'espoir en sa vision.

Il prit la décision la plus importante de sa vie : laisser le corps étranger s'exprimer d'une façon audible et compréhensible. Ils apprirent que cette puce possédait du sang bleu et que si chacun de ses ordres n'étaient pas exécutés à la  lettre, nos héros finiraient transpercés du canif de nylon de notre bête.

Ces hurluberlus, simplets, n'eurent pas le courage d'affronter cet être malvenu. Ils le laissèrent rester un après-midi puis l'abandonnèrent dans la nuit au coin d'une chaumière de paille humide.

Cependant ces aventures avaient été trop condensées au goût de nos personnages. Ils étaient en proie à de nombreuses émotions après ces escapades, car beaucoup n'en font pas autant en une vie toute entière. Ils se jurèrent de ne plus repartir dans de nouvelles expéditions, revinrent au portail de chaussettes, le traversèrent, réhabilitèrent leur mobil home délaissé par les requins et trouvèrent un job pour reconstruire leur économie chez Lisette dite la tisanière, une bien vieille femme.

Cette pause de la part de nos héros dura 3 ans, comblés majoritairement de tabliers à fleurs, de boissons fruitées alcoolisées, de ruban rose et d'argent coulant à flots.

Toute cette frénésie féminine exaspéra Bartholomé, qui un jour de période hormonale difficile décida de franchir le portail à la recherche de virilité (ou bien de nouveauté, que sais-je). Il en sortit en trombes, retirant sa robe prune à jupons brodés,  d'un pas rapide se dirigeant vers le café de Lisette  la tisanière où Barnabé faisait toujours son service, vêtu d'un corset de soie jaunes et de bas de résille. Il alerta son confrère de la nouvelle qu'ils redoutaient depuis des années: le retour de Barthélémy.

L'aventure reprenait, se cacher ne suffisait plus.

Ils se revêtirent de leurs habits d'antan et finirent par traverser le vortex de chaussettes.

La puce était là certes, mais elle ne prêta pas attention à eux. Eux non-plus.

Ils furent absorbés par l'aura rayonnante de Belzébuth dit le métronome, le chef de sectes le plus réputé.

Le spectacle qui se trouvait devant leurs yeux était magistral: un cercle d'adhérents de tous genres, âges, et tailles confondus (dont Barthélémy la puce faisait évidement partie) assis en cercle, Belzébuth en leur centre, debout, les bras levés, implorant leur dieu par Ameno, un chant divin, de leur fournir plus de shoots de méthamphétamine.

La puce totalement convertie à ce mode de vie mourut d'une overdose plusieurs minutes après que B&B furent parties, leurs inquiétudes dissipées.

Néanmoins, cette période des existences de nos héros leur permit de comprendre que l'aventure était en effet la solution à tous leurs problèmes.

Lisette la tisanière, pour les remercier de leurs si précieux services, leur offrit, à chacun, un sachet de sodium iodé, avant de s'éteindre dans son propre café.

Améno à son âme

A suivre..