N E Z

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Des nez moches on en voit tout les jours, soit ils sont trop petits, soit trop grand, ou trop gros ou trop fin. Il avait un nez parfaitement proportionnelle au reste de son visage. Au dessus de celui-ci plusieurs dizaines de petits points roux et bruns se promenaient jusqu'à ses joues. Le matin, comme il n'habitait pas loin du lycée, à force de marcher dans le froid, son nez prenait une petite teinte rouge qui lui rendait un côté mignon et enfantin. Les seules fois où j'avais été très proche de lui j'avais pu sentir son parfum, il était fort mais pas trop, on pouvait le sentir quand il s'approchait mais ça ne brûlait pas les narines comme d'autres.

Maintenant son nez n'était plus droit comme avant. J'avais vu de son nez, s'échapper des filets de liquide rouge. Il avait apporté sa main à son nez pour essuyer mais avait laissé échapper un gémissement en touchant la partie sensible, il devait être cassé, et c'était le cas, hier il est revenu avec un gros bandage qui recouvrait tout son nez. Les élèves le regardaient avec curiosité quand il passait dans les couloirs et il leur jetait des regards noirs.

Hier matin, j'avais décidé d'aller voir les gars qui l'avaient attaqué. Ils étaient tous appuyé contre un mur, une cigarette pendante à leurs lèvres sèches et laides. Leur yeux rougis entourés de grosses cernes m'ont regardé, avec un sourcil haussé. Je n'ai pas dit un mot et je me suis approché, assez près pour sentir leur odeur infecte et sans prévenir j'ai enroulé mes mains en poing et j'ai frappé le premier dans le nez. Ne s'y attendant pas, il trébucha et se cogna contre le mur derrière lui. Un autre m'attrapa par le col de ma veste mais j'eus le temps de réagir avant que son poing ne se connecte avec ma bouche, je l'ai esquivé et sans trop savoir comment, je lui ai fait un croche pied et il est tombé sur son camarade. Apparemment l'autre en avait moins dans le caleçon, quand je me suis retourné vers lui, ses yeux se sont écarquillés et il s'est enfui en courant, en criant un pardon aux autres, qui depuis, s'étaient relevés avec difficulté.

"Ne vous approchez plus de lui, si je vois ne serait ce que le bout de votre petit doigt sur lui je n'hésiterais pas à ramener quelques amis avec moi"

Le plus grand qui devait sans doute être le "chef" de sa bande d'idiots tenta de garder son allure de dure a cuir mais abandonna très vite quand il réalisa qu'il n'avait aucune chance. Tous deux hochèrent la tête et partirent en me laissant seul, un sourire aux coins des lèvres.

Seconde Chance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant