Ses mains, il avait des mains d'un jeune adolescent, grandes et fines mais pas féminines. On aurait dit que ses mains avaient été sculptées dans le marbre avant de prendre vie. Je ne saurais dire si ses mains étaient douces ou pas. Nos mains s'étaient déjà touché par inadvertance et cela ne représentait rien pour moi. En cours quand le professeur nous faisait écrire un long texte, a force d'écrire, des petites veines bleues ressortaient de sa peau blanche et maintenant que j'y pense j'ai envie de faire parcourir mes doigts le long de ces fines poches de sang.
Je l'ai vu jouer au tennis une seule fois, c'était sa passion et je détestais ce sport, alors je n'avais pas prêté attention au jeu et je l'avais regardé. Ses doigts enroulés parfaitement au manche de sa rackette pour avoir une bonne prise, ses jointures devenaient blanches dû au stresse. Il avait attrapé la balle, avait levé le bras et avait lancé l'objet jaune fluo. Au ralenti, la balle n'était plus entre ses doigts mais ceux-ci, tendus vers le haut, avaient l'air de chasser désespérément la balle qui volait déjà trop loin vers le ciel. Il avait fini par frapper et faire un service parfait.
On s'était serré la main peut-être une ou deux fois dans notre vie, juste pour se saluer. Sa main légèrement plus petite, s'était accroché a la mienne et nos paumes s'étaient collées l'une contre l'autre. J'aimerais pouvoir me rappeler ce que cela faisait d'avoir sa main dans la mienne, je ferais n'importe quoi, en échange qu'il me touche.
Deux jours plutôt, des mains sales et grossières sont venues s'attaquer à lui, plusieurs mains de mal-propres, trop de mains pour deux si délicates comme les siennes. Les autres en sont ressortis les mains sales d'un liquide rouge et chaud qui n'était pas le leur et quand a lui, ses mains étaient restés propres, il ne voulait pas les salir, les abîmer. Il détestait se battre de toute façon.
Quant à moi. Je n'étais pas là au moment de l'acte. Mais je les ai vu partir. Mes mains en poing dans les poches de mon sweat-shirt, je plantais mes ongles dans mes paumes pour me retenir d'aller les voir et d'enlacer mes doigts autour de leur gorge juste pour leur faire peur. Mais je n'ai pas bougé de ma cachette et je ne suis pas allé lui tendre une main pour l'aider a se relever.
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Seconde Chance
Teen FictionSes yeux, ses lèvres, ses mains, son nez. Il me voulait, je l'ai repoussé. Maintenant je le veux mais il me fuit. J'ai foiré et il me faut une seconde chance. *** Merci d'être passé sur mon histoire...