Chapitre 2

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- Julie? Tu es réveillée ?
La voix de Charline me parvenait distinctement du rez-de-chaussée malgré l'oreiller aplati sur mes oreilles.
- Julie?!
Oui bien sûr que j'étais réveillée . J'étais peut être stupide mais pas assez pour arriver en retard le jour de la rentrée : nouvelle ville, nouveau lycée, nouveau départ et surtout pas de nouveaux amis.
- Julie?
Je repousse à regret ma couverture et sors de mon lit. Mon reflet dans le miroir me fait sursauter. Mes yeux sont cernés de bleu et mes cheveux emmêlés, teint d'une couleur assez étrange entre le brun délavé et le blond cendré fruit de mes nombreuses décolorations ratées .
Je soupire.
- Julie !!
- J'arrive ! Inutile d'hurler !
Un rien m'énerve ces derniers temps, que ce soit ma soeur ou d'autres choses plus ou moins futiles .
Je descend les escaliers qui mènent à la cuisine. Charline est assise à la table et pianote sur son portable. Elle m'accueille d'un regard froid. Je m'assoie en face d'elle. Le bol de céréales posé devant moi ne me tente en rien mais je me force à manger et plonge ma cuillère dans les cornflakes mous, restés trop longtemps dans le lait.
Quand je relève la tête je surprend son regard posé sur moi.
- Quoi?!
- Rien. Je vais te maquiller et te coiffer. Je sais bien que tu te moques de ton apparence à présent mais tu ne peux pas aller en cours comme ça.
Elle se lève et revient quelqu'un instant avec ma brosse. Elle démêle mes cheveux doucement et je la laisse faire.
Les secondes passent, puis les minutes.
Elle me temps un miroir. Je le regarde et pour la première fois depuis des semaines je me sens belle.
- Je ...merci
- Oui ...hm... pas de quoi. File maintenant sinon tu vas être en retard.
J'attrape mon sac et sors en trombe de la maison. Little falls est une petite ville et le bus scolaire du seul lycée ne passera pas deux fois.
De ce que j'en sais c'est une bonne école. Des horaires tranquilles, des profs sympathiques. C'était tout ce dont j'avais besoin.

L'arrêt de bus était vide. Il faut dire que peu de gens ici s'installaient ici: loin du centre ville mais sur des terrains immenses, et chers. Mon père n'avait pas regardé aux dépenses et en quatre mois et sept jours exactement il avait fait bâtir une villa. Deux cents mètres carrés de bâti habitable sur presque deux mille mètres carré de terrains.
Le quartier était peuplé, j'en était presque certaine, uniquement par des personnes âgées soucieuses de passer leur retraite loin de l'agitation des grandes villes, et effectivement je ne devais pas être tres loin de la vérité: le chauffeur pila devant l'arrêt en donnant un grand coup de frein. Depuis des années qu'il faisait ce métier, personne ne s'était jamais arrêté là.
Moi qui ne voulait pas me faire remarquer, c'était raté. Heureusement, les quelques élèves présents dans le bus étaient bien trop absorbés par leurs discussions pour me porter un quelconque intérêt. Tant mieux.
Je m'avançais entre les deux rangées de sièges et m'installais seule au fond du bus. Enfin, pour être sure que personne n'essaie d'entamer une quelconque conversation avec moi je m'enfonçais mes écouteurs dans les oreilles.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 26, 2017 ⏰

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