Chapitre 3 : Rentrée au lycée

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Père m'avait autorisée à sortir, j'étais tellement heureuse de me promener. Le petit village est paisible, la brise fait avancer la rivière, tout parait beau, pure et claire. Comme si la vie serait toujours belle. Il y avait un petit terrain au début du village, où les fleurs poussaient bien. J'adorais m'y promener. Le soleil m'éclairait et la plénitude m'emplit de joie. Je saisis quelques marguerites, certaines étaient roses et je les rangeais dans un petit panier en osier. Soudain, derrière moi, quelqu'un s'approcha de moi. Je me levai de surprise et le vit: le visage d'un ange tombé du ciel. La beauté pure. Il me salua et baisa ma main:

-Je crois être un homme chanceux, jamais je n'aurais pu rêver tombé sur si belle créature. Dites-moi, n'êtes-vous point une déesse incarnée sur terre?

Je ne pus contenir un sourire ainsi qu'un violent rougissement:

-Vous me faites bien trop d'honneur, mon sieur.

-Je vous en pris, à qui ai-je le grand honneur de m'adresser?

-Je m'appelle Akantha Merova, le feu de son regard brûlait mes joues. Il avait un charme inconditionné et il m'envoûtait par sa voix si...masculine. 

-Je me présente, je suis Junaïd Pheles. Je n'ai pu résisté à venir vous voir. Je... Votre beauté m'ensorcelle. Excusez-moi pour mes mots mais je ne peux m'empêcher de vous proposer de vous accompagner pour une balade.

Ses mots m'atteignirent droit au cœur. Jamais un homme ne m'avait dit de si jolies choses:

- Avec grand plaisir mon sieur Pheles.

-Veuillez m'appeler Junaïd.

Mais un visage d'ange cache toujours un démon. 

Elle arriva devant le lycée, un air indescriptible sur le visage mais caché par ses cheveux rouges. Elle poussa les jeunes lycéens pour rentrer à l'intérieur du bâtiment. C'était un tout nouveau lycée, elle ne le connaissait pas. Il était grand, moderne, épuré, de la végétation au centre d'une immense cour de gravier. C'était une nouvelle découverte. On l'assigna, une fois à l'intérieur dans la cour de récréation, à un discours du proviseur, et à une classe: la première S b.

Elle se dirigea donc dans une classe et s'y assit au fond. Il y avait bien 15 tables et une trentaine de personnes mais personne ne s'assit à côté d'elle. Son côté inquiétant et mystérieux en était peut-être la cause ou alors sa beauté surnaturelle leur faisait peur de tomber sur une fleur empoisonnée. Insaisissable.

 Le lycée empestait l'humain, empestait le sang. Entre quelques garçons blessés et les filles avec leurs problèmes menstruels, l'odeur était épouvantable. Mais à aucun moment, l'Absinthe ne faillit et lui fit perdre sa forme claire. Elle restait sache comme une image, écoutant le professeur principal, un poil vieux avec un crâne dégarni. Professeur de mathématiques. La classe aussi se tint tranquille. Le temps passa, comme une rentrée banale que l'on oublie le lendemain. En sortant de la salle, une fois les formalités remplies, un jeune garçon tomba devant elle, renversant tous ses livres par terre. Elle le reconnaissait, il était dans sa classe. Elle le regarda ramasser ses livres et les remettre dans son sac, sans bouger. Le visage figé, blasé. L'immortalité laissait souvent place à l'ennuie. Quand il eut finit, il leva la tête et la détailla. Détestant d'être considérée, elle se sauva du plus vite qu'elle pu. Du plus vite qu'elle pu en essayant d'aller à une vitesse humaine. Qu'en avait-elle à faire qu'il soit maladroit? Akantha oublia son visage en deux minutes. La seule chose qu'elle retiendrait de lui était son odeur. Son sang. B+. Son préféré. De peur de reprendre sa forme sombre elle sortit en courant du lycée. La journée était ennuyante. Le lycée, le paysage, les personnes, tout n'était que banalité. 

L'hôpital n'était pas très loin. Elle s'y rendit et attendit que plus personne ne passe devant. Elle le longea pour arriver derrière le bâtiment. L'odeur d'urine était la pire torture dans cette attente. Surtout quand on a des sens affûtes.

L'avantage d'être un vampire dans ce cas là, était la rapidité et la force. Akantha défonça la porte de service pour se rendre dans l'aile médicale. Tapis dans l'ombre et à la vitesse de l'éclair, elle atterrit dans la chambre froide. Elle prit une trentaine de poches qu'elle mit dans un sac plastiques opaques et aussitôt repartit vers la maison.


-Etes-vous française? Me demanda-t-il

-Non je suis grecque mais j'habite désormais en France avec ma famille.

On parla pendant un long moment et il me montra autant d'attention que personne ne m'en eut jamais donné. Junaïd m'écoutait tout en contemplant la rivière. Jamais je ne m'étais sentie aussi bien avec un homme et cette pensée m'embrasait les joues. Un peu comme si je bravais l'interdit. Ce n'était pas convenable. Ce n'était pas convenable. Ce n'était pas convenable. Et pourtant...

Si plaisant

Au début

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