Her Story

1

Aujourd'hui, je suis prête à vivre ma vie comme je l'entends! Plus jamais je ne me laisserai marcher sur les pieds, j'ai trop souffert. Ma mère m'a toujours porté préjudice de sa vie. Tout a toujours été de ma faute: sa grossesse merdique, son accouchement pathétique qui l'a fait souffrir, la disparition soudaine de mon père... C'est déprimant de remettre tout sur son enfant. De fait, entre nous, ça a toujours été chien et chat. Non pas comme Pif et Hercule le dessin animé, c'était trois fois pire !

Ce matin, je croque la vie à pleines dents ! Je remballe tous les gens qui m'exaspèrent et même mon patron! Dans trente minutes, je serai dans son bureau pour lui balancer ses quatre vérités et en prime mon poing dans la tronche pour ses sous-entendus de devoir passer sous le bureau pour évoluer! L'enfoiré ! Moi, me mettre à genoux pour le sucer ? Jamais !

— Allan ! je lance en entrant dans son bureau un peu trop brusquement, je démissionne!

— Quoi? lâche-t-il surpris de ma phrase en levant la tête vers moi un sourcil arqué. 

— Tu es sourd ? Je me casse de ton entreprise! J'ai décidé de prendre ma vie en main et j'y remédie. J'en ai marre du faire du porte à porte pour vendre des fenêtres et de quasiment forcer les gens à signer pour les dépouiller!

— Arrête de dire n'importe quoi Lilie et assieds-toi. Allez !

Je fais ce qu'il me dit, un sourire en coin. Il sait que c'est exactement ce que nous faisons, l'enflure et il n'ose même pas se l'avouer ! Tss-Tss !

— Alors pourquoi leur faire peur quand il hésite à signer ?

— C'est seulement pour qu'ils se décident plus vite ! Les gens ont toujours besoin d'un coup de pouce, ma belle. Allez, faisons comme si je n'avais rien entendu et retourne à ton bureau. File !

— Quoi? Nan, je DÉMISSIONNE ! Je préfère garder les pieds sur terre que de poursuivre un rêve que tu n'atteindras jamais !

— Toi qui est si perspicace, dis-moi donc quel est le rêve que je cherche à atteindre, car je ne le sais pas moi-même !

— Tu marches sur des œufs, Allan, tu me l'as avoué toi-même lorsque nous sommes sortis manger le mois dernier.

— Personne ne te croira, je m'en fiche. Tu peux dire ce que tu veux.

— Minable, bon à rien ! Tu n'es qu'une pauvre petite bête pathétique qui profite des femmes et qui les prends pour des trous à bites ! Voilà, là, c'est dit, ça te va ?

— Encore des vilenies... Tu n'as rien d'autre ?

— Si la fois où tu m'as demandé de te sucer quand je t'ai demandé une augmentation, tu vas me dire que là aussi que ce n'était pas vrai ?

— Tu as des preuves à me fournir ? Car moi et ma mémoire de poisson rouge ne nous en rappelons pas.

Je serre les dents face à ses rétorques puis part. Faisant marche arrière sur mes pas, je l'interpelle une fois face à lui.

— Au fait!

Je lui lance ma main au visage et gifle très fort sa joue. Les larmes me montent aux yeux, mais je les retiens, je ne veux pas qu'il sache qu'il m'a vexée d'avoir cru en moi comme une fille facile.

— C'est pour tes soi-disant propositions indécentes que tu ne m'as pas faites! Mais pour celle-ci non plus tu n'auras pas de preuves et cela me va pour une fois !

Je pars la tête haute, sourire aux lèvres enfin relaxée ne n'avoir rien retenue en moi. Et j'en suis vraiment fière !