Arrivée enfin chez moi, je m'assois sur mon canapé et expire une longue bouffée. Je me demande pour le coup si je n'y ai pas été un peu trop fort, puis en repensant à sa proposition, je me confirme que non. Il a mérité largement ce qu'il a subi. Je ne suis pas à acheter et encore moins une salope non payée !
Je me lève et allume la musique. Un rythme soutenu passe dans mes veines et je me laisse enivrer par les paroles puis commence à danser. Je m'éclate toute seule en sautant partout afin de me vider complètement de cette matinée. À bout de souffle et de force, je file dans la salle de bain, en traînant les pieds et allume l'eau de la douche. Je me déshabille, laisse joncher mes vêtements à même le sol et entre sous le jet bouillant. Mes muscles courbaturés par ce défoulement se relaxent peu à peu sous la chaleur de l'eau et je reste plantée dessous, sans réfléchir à quoi que ce soit. Quand je sens que l'eau commence à manque de chaleur, je me frotte de haut en bas. Une fois de plus, j'ai vidé le ballon d'eau chaude et je vais le regretter quand mon colocataire va pointer le bout de son nez.
Trois quart d'heure plus tard, je sors de la salle de bain, une serviette sur la tête, une autre autour du corps et me dirige vers ma chambre quand, en passant devant la porte d'entrée, une tape retentit contre. J'ouvre et tombe sur lui; Dan.
- Ouf! Tu es là, j'avais peur de rentrer pour rien, me dit-il en entrant.
Il referme la porte d'une poussée du pied.
- Toi, comme tu es là, tu as encore oublié tes clés en partant ce matin ?
- Je suis coupable votre honneur ! me déclare-t-il lorsqu'il balance sa sacoche dans la placard et qu'il pend sa veste sur le porte manteau.
Je secoue la tête un sourire au coin des lèvres. J'adore tellement quand il fait ça que je lui mettrai bien des claques !
- Arrête un peu de te moquer de moi, tu veux bien? J'ai passé une sale journée !
- Oh et bien, elle ne doit pire que la mienne !
- Ça, c'est toi qui le dis !
- On fait un pari ?
- OK, je commence : j'ai loupé mon bus de 8h, j'ai dû marcher pendant quarante minutes pour arriver au bureau avec une heure quarente cinq de retard pour le coup, et je me suis fait plaquer par mon coup du soir sans de l'avoir baisé !
- Oh pauvre chou ! En même temps tu prendrais moins les femmes pour de potiche, ça irait peut-être mieux tu ne crois pas ?
- Tu m'as promis de ne pas me juger quand j'ai décidé que tu emménages avec moi, aurais-tu oublié ?
- Journée difficile ! dis-je pour m'excuser.
- Alors raconte, il t'est arrivé quoi ?
J'expire une longue bouffée en m'appuyant contre le mur du placard puis lui explique :
- J'ai démissionné et en guise d'au revoir, j'ai foutue ma main dans la tronche de mon patron...
Dan me regarde des yeux ronds comme des billes, je croise mes bras devant ma poitrine.
- Quoi ? Ça t'étonne autant que tu me regardes de cette façon ?
- Non, c'est juste que je ne te savais pas rebelle !
- Je te l'ai déjà dit ! Il vaut mieux se méfier de l'eau qui dort que de celle qui ruisselle !
- Ouais... juste pour fêter ça, je t'offre un verre, ça te va ?
- Oh oui ! Mais avant je vais m'habiller !
- Ce n'est pas moi que ça va déranger ma belle ! m'avoue-t-il en tirant sur le nœud de ma serviette autour de mon corps.
- Bah les pattes Dan ! Aurais-tu oublié que tu m'as promis de ne pas me sauter dessus quand J'AI décidé d'habiter avec toi ?
Je le vois mordre sa lèvre inférieure et faire marche arrière en souriant.
- Ouais, dommage pour toi, tu rates le coup du siècle !
Je secoue la tête dans un non et me dirige droit dans ma chambre. Enfilant un mini-short et un débardeur, je rejoins mon coloc dans le salon. Il se trouve face au bar et je me permets de le déguster des yeux. C'est vrai qu'il a un joli petit cul qui remplit bien son pantalon, la taille fine et musclée, mise en valeur par un costard gris et une chemise blanche taillés comme une seconde peau. Sa veste trône sur le dossier du fauteuil avec sa cravate, ses manches sont repliées sur ses avant-bras, dévoilant le dragon gravé sur sa peau. Il me surprend en me parlant alors qu'il a le dos tourné à moi et que je n'ai fait aucun bruit.
- Mojito, ça te va ?
- Oui merci.
Deux verres en main, il se retourne et s'approche en me tendant le mien. Il siffle :
- Si tu ne veux pas que je te saute dessus, évite de te balader comme ça, Lilie.
Je suis mal à l'aise pour le coup et croise mes bras sur ma poitrine.
- Je plaisante ! Tiens, prend ton verre avant que je ne le boive à ta place.
J'expire et attrape mon amuse-bouche.
- Alors explique-moi un peu ce qu'il s'est passé pour que tu foutes ta main dans la gueule d'Allan, me demande-t-il en buvant une lampé de whisky.
- Il m'a demandé de le sucer lorsque je lui ai demandé une augmentation.
Dan se met à rire, manquant de cracher ce qu'il a en bouche et je le regarde renfrogné.
- Juste pour ça ?
- J'ai mal ouïe, je crois, tu oses me dire « juste pour ça » ?
- Quand tu veux je te fais jouir bébé ! me répond-il dans un clin d'œil.
- T'es vraiment trop con !
J'avale mon verre cul sec et repars de là où je viens.
- Non, attends Lilie, je plaisante ! me rattrape-t-il par la main.
Je fais demi-tour et le regarde dans les yeux.
- Ça t'amuse soit ! Mais moi cela ne me fait pas rire !
- Lilie ! Sois moins tendu du string ! Tu es certaine qu'il ne te disait pas seulement cela pour rigoler ? Imagine ce que vit ma secrétaire avec moi depuis plus de cinq ans ?
- Non Dan, je n'ose même pas m'imaginer ! Pourquoi vous, les hommes, voulaient toujours parler avec votre bite ?
- Parce que c'est le seul sujet de conversation qui fait rire les gens !
- Eh bien, il faut croire que cela ne fait pas rire tout le monde !
Je le vois serrer les dents tout en me regardant. Il avale son verre comme du petit lait, s'approche face à moi, son visage face au mien me permet de sentir l'odeur de son alcool et me dit :
- Promis bébé dans maximum six mois je t'ai dévergondée et tu seras prête à les écarter !
Je lui souris en pleine face et lui fais une révérence :
- Même pas en rêve, ô votre majesté !
Je fais volte-face et reçois une tape sur les fesses. J''entends tout à coup : « c'est ce qu'on verra », sans rien lui répondre, je reprends la route en direction de ma chambre.
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Her Story
RomanceVivre sa vie devrait être la premiere chose à penser, sauf quand on te dicte ta conduite depuis toutes ses années. Une chose est sûre, Lilie vient de se réveiller et va tenter de reprendre sa vie en main. Va-t-elle y arriver?