Camouflée

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Je n'en étais pas à mon premier coup d'essai.
J'étais une des meilleurs dans mon domaine. Le vol.
J'étais connue, moi, Charlie, comme étant la première à avoir réussi à dérober un des Joyaux de la couronne. Et je n'allais certainement pas m'arrêter à celui-ci. Les Quinze Joyaux, je les aurais, tous, quoi qu'il m'en coûte.

Ces Joyaux n'en étaient en fait pas uniquement des simples cailloux précieux. Ils étaient bien plus que ça.
C'était des pierres bien plus puissantes et précieuses que ce que l'on pensait. Ces Joyaux renfermaient des capacités animales. La familles royale les détenait. D'où leur surnoms. Cela faisait tellement longtemps que ces pierres étaient dans leur famille que l'on se demandait qui les avait créées et quand elles étaient apparues.
Chacune des pierres était taillée dans une forme animale. L'animal d'où venait la capacité qu'elle donnait.
Aussi, le Joyaux de l'Aigle donnait une vue perçante, celui de la Panthère, une vitesse inhumaine, celui du Chien permettait de tracer des gens à des kilomètres à la ronde grâce à leur odeur. Celui du Loup, quant à lui, donnait la capacité de trouver son âme-sœur. Évidement, ce dernier Joyaux ne m'intéressais pas vraiment. Mais j'avais pour objectif de tous les rassembler et de les allier à mon code génétique alors il fallait résolument que je le vole aussi.
Malheureusement, je ne connaisais pas tous les animaux auxquels étaient rattachés les Joyaux.
Par chance (enfin pas vraiment), j'avais déjà obtenu le Joyaux du Caméléon lors d'une de mes précédentes missions nocturnes. Le bijoux donnait, comme vous vous en doutiez sûrement, une capacité innée à se fondre dans le décors et à changer d'apparence. J'en étais ravie. Jusqu'ici, cette capacité ne m'avait jamais déçu. Elle me permettait de devenir invisible et de changer la couleur de mes cheveux, ma peau et de mes yeux. Et si mon visage était pour l'instant encore inconnu des forces de sécurité royales, c'était bien grâce à elle. Pourquoi pour l'instant ? Tous simplement parce qu'il était dit dans les légendes du pays que celui qui réussirait à réunir toutes les pierres serait l'héritier du trône. Et le pays avait véritablement besoin d'un nouveau souverain. Les années avaient fait que la famille royale n'en avait plus que faire du petit peuple, ceux qui n'avait pas acquis de titre de noblesse par l'argent était négligé et n'avait pas les même droits que les nobles.

Cette pierre m'avait permis d'obtenir assez d'or et d'argent des caisses du pays pour vivre pendant des mois et pour les redistribuer en partie et, grâce à cela, je pouvais ainsi me concentrer sur le plan que j'avais échafauder pour obtenir la prochaine pierre royale tout en essayant d'aider les plus démunis.

Mon plan était simple pour le moment. Me faire embaucher comme servante dans le château de ce cher prince Nathanaël ( vous sentez l'ironie ? ) qui était très vaniteux et, surtout, qui licenciait ses employés à tour de bras. En faisant cela, je me donnais accès au château et je pouvais ainsi fouiller en toute discrétion pour trouver, et dérober, les trésors familiaux du prince (le Joyaux et les quelques livres parlant ce celui-ci).
Sur le papier, cette partie de mon plan paraissait simple. Et c'est vrai. Elle était simple. C'était la suite du plan qui était plus compliqué.

Trouver les livres, en premier lieu, n'était pas chose aisée. Ensuite, réussir à trouver le Joyaux,le photographier, le reproduire à l'identique puis finalement remplacer l'original par la copie si piège il y avait et, je le savais, depuis le vol de la pierre, la sécurité avait été renforcée.

Le plus facile serait de signer le crime de mon nom. Charlie. La plus grande voleuse de ce siècle. Voir même des vingts derniers.

C'était dans cette idée que je me retrouvais à Ceylan, quinzième ville de mon grand pays, à faire la queue pour passer un entretien. C'était plus simple d'entrer au château lorsqu'on faisait parti du personnel ( et dieu seul savait que c'était facile d'en faire parti lorsque l'on était une femme ). Le seul problème qui allait se poser serait de rester suffisamment longtemps pour accomplir mon objectif. Et comme prévu, j'avais été embauché en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "patate". C'était donc avec l'idée de trouver le plus rapidement possible les artéfacts que je me commençais à arpenter les couloirs du château avec mes nouvelles collègues.

Pour parler du château, celui-ci était relativement grand. Il fallait en tout une soixantaine de serviteurs pour l'entretenir. Mais c'était sans parler des cuisiniers, pâtissiers et autres personnels servant à entretenir le prince et les autres parties du château. Les serviteurs étaient quasiment toutes des femmes. Le prince, ce pervers, voulait très certainement se constituer un harem. En même temps, ce n'était pas étonnant, d'après une rumeur qui avait certainement ces sources, le prince était des plus laids et aucunes des jeunes femmes de la noblesse et de la bourgeoisie n'avait voulu être sa promise. De ce fait, contre rémunérations, le prince se voyait accorder certaines "faveurs" de la part de ses servantes, il les jetait ensuite comme de vulgaires détritus et celles qui avaient le malheur de tomber enceinte disparaissaient mystérieusement ou finissaient dans une fosse commune après être passé sous les instruments de faiseuses d'anges, l'avortement ayant été de nouveau interdit 300 ans en arrière en même temps que les différentes formes de contraceptions, encore une chose qu'il faudrait changer dans ce pays. J'espérais vraiment qu'il n'attendrait pas ce genre d'"attentions" de moi car je n'hésiterais pas à me défendre contre une quelconque agression, ce qui réduirait mon plan à néant.

Bref. Grâce à la capacité du caméléon, j'avais rendu mon apparence la plus banale possible. Je me retrouvais donc avec des yeux marrons, la couleur la plus courante dans ce pays, et des cheveux mi-longs de la même couleur, couleur toujours aussi courante mais ce qui marquait le plus, c'était l'énorme paire de seins que j'avais dû me faire pousser pour pouvoir entrer au palais. Parce plus nos attributs étaient gros, plus grande notre chance d'entrer au palais était.

Après quelques jours passés à astiquer les moindres coins et recoins du château, j'avais enfin la possibilité de chercher un peu plus en profondeur. J'avais choisis mon moment pour ça. La nuit, sombre et silencieuse, source de terreur chez beaucoup. C'était le meilleur moment puisque la quasi totalité des habitants du lieu serait au chaud sous leur couverture. Ma logique m'avait dit que les livres devaient certainement se trouver dans un lieu prévu pour eux. Soit une bibliothèque. Je mettais donc dirigé vers celle-ci et j'avais été déçue de voir qu'ils ne s'y trouvaient pas. Mais j'aurais du m'en douter, ils ne devaient pas être à la vue de tous. J'avais été une idiote pour le coup. Le souverain devait les conserver dans ses propres appartements. Je savais où ils se trouvaient mais je n'y étais jamais entrée. C'était dangereux parce que je ne savais pas si la chambre était piégé.

C'est donc décidé à m'introduire dans la suite royale que je me dirigeais vers ma chambre. Bien qu'ayant le fol espoir de facilité, je n'avais pas été dupe et j'avais anticipé le fait que les reliques puissent se trouver dans les appartements du benêt et à l'attribution des chambres j'avais choisit certes la plus petite ( mais pour le temps que je comptais rester au château, elle allait tout à fait convenir ) mais surtout celle qui se trouvait le plus directement en dessous de celle qui m'intéressait actuellement. Je sortis donc de la fenêtre de ma "chambre" pour préparer le terrain.

Le château était fait de pierres brutes et j'avais en ma possession quelques "jouets" pour m'aider dans mon ascension pour le pouvoir. Aussi, on pouvait voir, au bout de mes chaussures, trois pics que j'adorais enfoncer dans les murs pour m'assister dans l'escalade de façade, et, au bout de mes ongles, des griffes en graphène (un matériel extrêmement dur et résistant), me servant à gratter la pierre pour me créer des prises. J'avais à grimper une quinzaine de mètres en tous pour accéder aux appartements. Et la préparation fût rude puisqu'il s'était mis à pleuvoir dans les alentours de 3 heures et cela m'avait considérablement ralentie, si bien que je n'étais arrivée qu'aux alentours de 4 heures et demi devant la fenêtre du royal benêt. J'ai oublié de le préciser précédemment mais les griffes au bout de mes ongles avaient la particularité d'être suffisamment fins pour pouvoir passer entre la plus part des battants de fenêtres et de portes. Et c'était eux qui m'avait permis ( encore une fois ) de perpétrer mon méfait et de m'introduire dans la pièce.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 30, 2022 ⏰

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Les 15 joyaux de la couronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant