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24 Mai 2016 - 00H11

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24 Mai 2016 - 00H11

La jeune femme referma la porte de sa chambre d'hôtel d'un coup d'épaule las. Elle se passa une main sur son visage fardé dans l'espoir de se tirer de sa torpeur et un soupir de soulagement fanant sur ses lèvres brillantes. Maladroite, elle tâtonna contre le mur jusqu'à trouver l'interrupteur qui donna vie à la coquette pièce et manqua de se casser la figure en se prenant les pieds dans sa valise qui contenait son costume de scène, vêtements, produits de toilette et autres effets personnels, mais n'eut pas même la force d'exprimer son agacement.
Elle traîna les pieds hors du petit hall afin de placer stratégiquement la valise dans la partie chambre, la lourde ceinture de championne pesant sur son épaule, la tirant à sa suite en fixant le panorama nocturne par sa baie-vitrée sans vraiment la voir.
Elle déposa la fameuse ceinture sur la valise sans même y accorder un regard comme s'il ne s'agissait que d'une vulgaire serviette puis gagna la salle de bain attenante, pressée de se débarrasser de tout ce maquillage superflu.

Son souhait le plus cher était juste d'enfiler un pyjama douillet, se glisser sous les draps et dormir d'un sommeil de plomb bien mérité et oublier ce Raw mouvementé.
Et être seule l'arrangeait.

Épuisée, la catcheuse se frotta néanmoins vigoureusement le visage à l'aide d'un coton en observant le si terne reflet que lui offrait le miroir en face.
L'image que lui renvoyait cet objet de vanité était habituellement flamboyante et audacieuse. Ce soir, ce miroir était le simple reflet de la vérité, de la femme qu'elle était réellement derrière ces poudres, tenues extravagantes et la témérité que sa profession et son nom de famille sous-entendaient.


Une femme abattue.

Ce sentiment lui était étranger et la dérangeait donc beaucoup, particulièrement suite à un Raw aussi survolté où elle paradait la tête haute car c'était son royaume et qu'elle se plaisait à le dominer.
Mais ce soir, Charlotte Flair était exténuée à cause de la scène de rupture avec son père qui, bien que scriptée, l'avait plongé dans une profonde réflexion. Et porter la couronne qu'impliquait ce nom de famille légendaire et par conséquent les obligations, prérogatives et solitude qui allaient de pair.
Parce que la couronne était lourde. Parce que forcément, être la fille du fabuleux Ric Flair exigeait un comportement irréprochable, un talent physique presque inné, ainsi qu'une férocité qui avait la fâcheuse tendance à faire fuir les collègues. Ces ''simples'' humains s'imaginaient sottement que les exploits de son père lui avaient farci l'esprit d'orgueilleuses convictions sur sa petite personne.

Au départ, la catcheuse était monté sur le ring avec la ferme intention de prouver au monde entier quelle était digne de prolonger l'héritage de son père, Ric, car c'était ce que l'on attendait d'elle. Elle avait alors relevé le défi avec brio, offrant constamment des prestations hors-normes aux spectateurs ébahis, prouvant ainsi que les femmes avaient tout autant leur place sur un ring qu'un homme, et pas uniquement grâce à leurs courbes ou piètres talents d'actrices. A présent, avec des années de pratique derrière elle, la gloire et l'expérience accumulée, l'unique chose à laquelle Ashley aspirait était qu'on la reconnaisse pour la femme qu'elle était réellement et non pas pour ''la fille de son père''.

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