Chapitre 1 •Elle•

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"Un cheval sans cavalier reste un cheval . Mais un cavalier sans son cheval n'est plus qu'un homme insignifiant ...''


La Joie.

C'est ce qui étreint mon cœur quand le pick-up de mon père dépasse l'arche qui symbolise mon retour à la maison. L'excitation fait frémir mes membres et je dois me retenir pour ne pas bondir en dehors de l'habitacle.

-Arrête de te tortiller, on y est, fait mon père qui remarque mon impatience.

-Je sais... mais pourquoi cette allée est-elle si loooooongue ? Je pourrais mourir deux fois avant d'être arrivée à la maison !

-Peut-être parce que le domaine du Z Ranch est assez grand, sourit-il devant mon comportement digne d'une petite fille de cinq ans.

Pour ma gouverne, j'en ai très exactement dix-neuf mais ma patience ne va pas de pair avec cet âge là... Il faut dire que je l'ai attendu ce moment ! Ces derniers mois ont étés interminables et les vacances d'étés se sont faites désirer. La routine a failli avoir raison de moi et même la dernière semaine qui a été consacrée aux examens de fin d'année n'a pas réussi à accaparer toute mon attention pour m'occuper assez. Les études sont d'un ennui... Je pense tout de même avoir réussi mon année, étant une élève appliquée et au maximum attentive en cours. Sans la compagnie de mon carnet à dessin, seul lien avec le ranch de mon cœur, j'aurai déjà assassiné une bonne partie des élèves de l'University of Montana de Missoula, la faculté que je fréquente pour obtenir ma licence d'économie et de gestion pour pouvoir monter ma propre entreprise. Leurs airs suffisants et leurs attitudes débiles ont failli avoir raison de ma patience. Il faut dire qu'on a des de vrais cas à l'UM. Les étudiants sont en grande majorité complètement immatures, viscéralement atteints, profondément méchant et surtout, ils n'ont aucune idée des conséquences du harcèlement.

Parfois j'ai l'impression d'être plongée dans les Hunger Games...

Ils n'ont vraiment aucune pitié, ils s'acharnent sur des histoires puériles tels des gosses de cinq ans. Je n'aime pas les gens et ai carrément une aversion envers ceux qui pètent plus haut que leur cul. Depuis quand le nombre de fêtes et le cota de flirt définit notre avenir professionnel ? Heureusement pour ma santé mentale, mes nerfs n'ont pas craqué et je n'aurai pas à passer deux fois plus de temps à l'UM en redoublant. Je n'aurai jamais tenu ! Quoiqu'il en soit, ces moments interminables sont derrière moi et j'ai un peu plus de deux mois pour souffler et me ressourcer dans cet endroit ydillique.

Mon petit paradis sur terre.

Mon chez moi.

Enfin, nous arrivons au bout du chemin tortueux, plein de cailloux et de bosses que mon arrière grand père à lui même défriché. Effectivement la bâtisse en bois qui me fait face et tout le corps de ferme un peu plus loin sur ma gauche sont vieux de plus de deux siècles et appartiennent à ma famille (tous des ranchers*) depuis tout autant de temps. Je chéris ce paysage et toutes les pâtures autour depuis mon plus jeune âge et étudier dans la deuxième plus grosse ville de l'état est une torture pour moi, une campagnarde pur souche. Je suis obligée de loger sur le campus et ne peut revenir ici que pendant les vacances, le Z Ranch étant trop éloigné. Heureusement, ce n'est que l'affaire de quelques années encore, ma deuxième étant tout juste achevée.

Dans une tempête de poussière, le vieux moteur de la Chevrolet C10 Stepside datant de 1963 s'éteint enfin, ramenant le calme dans les environs. Je bondis hors de l'habitacle et me tourne vers la façade rustique de la maison principale.

⚜️Au rythme de tes sabots ⚜️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant