Vole toujours plus haut/Relation prof/élève

une lettre bientôt ouverte.

Notre premier devoir tomba enfin, écrire une lettre avec des rimes,  adressée à une personne inconnue ou proche, avec une bande son instrumental qui fera sortir les émotions des mots.

C'était quoi ce devoir qui craint ?!C'est ça qu'on demande comme niveau en T° ? Même un enfant saurait le faire, je comprends pas ce professeur.

Troisième semaine de classe, je travaillais encore sur ce devoir, malgré avoir dit ça, c'était quand même assez difficile, trop personnel à mon goût, ce matin il nous avait autorisé à mettre nos écouteurs pour trouver la musique, quand il passa près de moi, il semblait étonné de ma playlist, passant du rap, classique, rock, pop, je vis un sourire narquois naître. C'est quoi son problème ?

Il me fit sortir de ma rêverie en m'adressant la parole :

-Quelle est cette tenue ? Demanda t-il sérieusement

-Pardon ? Ma tenue est correcte, en quoi cela vous regarde ? Demandais-je trop précipitamment, depuis quand monsieur analyse les moindres détails de ses élèves, je sais qu'il nous observe tout le temps mais là.

-Vos deux piercings, cette coiffure, votre jean troué, et ce t-shirt avec un logo d'un groupe qui doit sûrement hurler des injures à tout le monde.

Je restais muette, c'était donc ce genre d'homme qui juge les élèves à leurs apparences, moi qui le croyais plus malin que ça, je me sens déçue, j'avais enfin cru à la petite chance de pouvoir réfléchir des heures, d'écrire des analyses, détaillés le moindre mot dans ces livres passionnant,mais non.

Rangeant mes livres de cours,augmentant le son à fond, d'un regard noir j'ai donc quitté la classe sous le regard étonné de mes camarades. Je n'étais pas du genre à me faire remarquée même si mon physique laisse penser le contraire.

Énervée sans raisons, enfin peut-être, le jugement de cet homme ? La déception d'avoir cru pouvoir s'amuser en travaillant ? Moi ?

Non, je ne devais pas me remettre des idées fausses en tête, je voulais finir cette année scolaire, mon père avait lui aussi redoublé sa terminal, et pour les même raisons que moi, il ne m'en voulait pas au contraire, il était très compréhensif, savoir que sa fille avait la même maladie que lui devait être dur à encaisser. En fait.. J'ai deux père, Nathan mon père biologique, et Alexandre mon deuxième papa, que j'aime autant l'un que l'autre. J'ai hérité des yeux de mon père mais les cheveux.. Ceux de ma mère, roux, raide que j'avais colorés en brun foncé, avec une peau blanche. Mon père m'avait montré une photo de ma mère quand j'étais petite, il me l'avait donné, certains parents homosexuel ne veulent pas trop montrer le père ou la mère biologique. Lui non, il avait respecté mon choix même du haut de mes 9 ans, c'était une très belle femme, je suis si fière d'être sa fille, même si elle m'a pas connu comme étant sa fille, ça me dérange pas, pour moi ce n'est juste que la femme qui m'a mise au monde même malgré le jeune âge de Nathan qui avait 19 ans à cette époque, mes parents ce sont Alexandre et Nathan.

En entendant la sonnerie retentir, je couru vers la salle de classe, Monsieur Mephisto était appuyé contre son bureau, fumant, je lui déballa mes excuses, dans un débit assez rapide, j'ai eu du mal à me comprendre moi-même. Il m'adressa un sourire et accepta mes excuses.

Comme idée, j'allais adresser ma lettre à mon professeur.

Deux heures après, la lettre était glissée dans son enveloppe violette lavande, Alexandre me complimenta sur ma mise en page, j'avais écris au stylo plume, de ma plus belle écriture.

Le lundi arriva plus vite que prévu,j'ai appris que nous avions une nouvelle professeur d'anglais.L'autre étant tombée enceinte. Une femme assez grande ( merci les talons) arriva à grand pas, des cahiers avec des feuilles volantes partout, un chignon fait rapidement, des cheveux couleur feu, des yeux vert émeraude. Je la trouvais magnifique.

Elle fit l'appel une fois qu'elle prit ses repaires, lors de mon passage, je m'attendais à ce qu'elle rigole aussi, au lieu de ça, une expression choquée, elle ne me regarda même pas, elle ne chercha même pas à savoir qui j'étais.