Voisin imaginaire

Lecture et balade

Marine :
La voiture démarra, emportant avec elle les derniers êtres qui étaient chers à mon coeur. Une larme coula, venant s'effondrer lamantablement sur le sol recouvert d'une fine couche de givre causée par le froid de cette nuit hivernal. Je rentrai rapidement chez moi et partis m'asseoir sur mon vieux canapé couvert d'un plaid et du pelage  de mon chien Cazord qui avait pris l'habitude de s'y étaler. Je n'avais pas la force de le pousser sachant que ses poils contre mon flan contriburai fortement à me réchauffer. Je décidai de me plonger dans un de mes romans fétiches que j'avais certainement lu une dizaine de fois mais qui m'assurais une lecture facile et un choix sûr. Il fallait forcément qu'une chose perturbe ma tranquillité, enfin une chose, plutôt un voisin imaginaire. Je m'explique avant que vous ne vous enfuyé en courant, c'est juste Alex mon voisin un p'tit peu dérangé sur les bords mais inoffensif qui venait taper avec sa chaussure contre la vitre de ma cuisine, j'avais dit un peu ? Oublié, totalement timbré et pourtant ce soir là, la mine faussement outrée, j'étais bien contente d'avoir Alex aussi étrange était-il pour partager une partie de scrabble façon Alex vous ne savez pas ce que c'est ? Ne vous inquiéter pas je vous expliquerai plus tard ...

C'est la balade du soir, des feuilles aux multiples couleurs sont étalées en désordre sur le sol. Le ciel est grisaille, je soupire ; je me passerais bien des promenades quotidiennes avec un temps comme ça, mais le pauvre chien doit bien prendre l'air. Il me lance un regard désespéré, sans doute causé par les gouttes qui lui tombent désagréablement sur le visage. Il a l'air paralysé par la sensation de l'eau gelée glissant vicieusement sur son poil, s'imprégnant dans sa peau, descendant le long de sa chair, se nichant dans ses os.

Je saisis sa serviette et m'applique à sécher et réconforter Cazord par de chaleureuses paroles. Il se lasse rapidement de l'immobilité que je lui impose pour pouvoir déloger la pluie de ses poils et s'échappe lors d'un de mes moments de rêverie. Je laisse rapidement tomber, fatiguée de courir après lui, il s'imagine sans doute que c'est un jeu, mais je finis comme à chaque fois une vue grossissante sur sa truffe, allongée sur le carrelage froid et riant à n'en plus finir.