Mal en patience, Mâle impatient

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Il était si bon, si brave. Il était comme l'esprit libre dans la brise d'été, rien ne pouvait l'arrêter, pas même lui. Le soir, ma détresse était plus intense et l'unique chose que je pouvais attendre était ses belles paroles. Elles auraient pu être fausses, elles auraient pu être néfastes. Mais il ne disait que la vérité, et à quand bien même je ne la chérissais pas, je l'hébergeais aux creux de mes mains.

Il avait réalisé ses rêves les plus fous, les plus impossibles. Petit, personne ne le croyait capable de quoi que ce soit, on le considérait bon à rien. Rejeté par sa mère et détesté par son père, il ne pouvait que renier ses origines. D'autre part je ne connaissais aucunement ses racines, ni ses intentions sur cette terre. Il semblerait qu'il était né en Angleterre ou quelque chose comme ça. Chaque version de ces vagabonds étaient incohérentes. Tout le monde le connaissait, sans même le connaître. Il évitait toutes sortes de contact avec chacun. Pourquoi ? Il était le genre d'homme à se garder des malheurs des autres. Toute source d'ennuis lui semblait néfaste. Pourquoi s'occuper des problèmes des autres quand on peut s'occuper uniquement des siens ? Telle était sa devise.

Sa beauté ne se remarquait pas tout de suite, il fallut par le temps la comprendre. Je suppose que chaque beauté a son histoire. Néanmoins son histoire semblait pourtant trouble. Ni ses froncements de sourcils impétueux ni ses fossettes ne pouvaient montrer son passé. Seuls éraflures et entailles sur ses mains montraient ses efforts pendant la guerre. D'après lui, c'est le seul souvenir qu'il aurait gardé de là-bas. Mon cœur s'emballait à chaque parole qu'il engageait, on aurait pu entendre des chants d'oiseaux s'échappés de sa gorge. La nuit, il partait loin, très loin. Personne ne savait où il allait ni même ce qu'il allait faire.

Une fois, j'avais pu dévisager ses nombreuses notes sur son bureau, cela semblait être des épopées. La culpabilité s'amplifia alors, et telle une force magnétique, j'eus la nécessiter de lui avouer la vérité. Je n'avais jamais vu une réponse si déconcertante. Le mieux qu'il avait pu faire était de sourire, et de s'en aller une énième fois. L'ignorance dans laquelle il poussait les gens était égal aux abysses - nous ne savions combien de temps nous serions châtiés de ce sort, ni combien de temps il aurait fallu pour être aimer de nouveau. Je ne crois pas qu'il s'obligeait à nous ignorer, c'était juste fondamental auprès de lui-même. Il a dû détester et ignorer, tellement de personnes au cours de sa vie.

Etant pourtant une femme, j'éprouvais une jalousie démesurée envers lui. Mes pensées étaient toujours sur lui, chaque décision c'était pour lui. Une obsession si folle envers lui, que cela en devenait absurde. Mes paroles paraissaient clichées, et il était plus cliché que mes propres fantasmes. Alors que je savais qu'il revenait au petit matin après ses fameuses escapades, cette nuit-là il n'est pas revenu. Il n'est jamais revenu. Mais s'il me réclame, je me rallierai auprès lui. Au plus profond de moi-même, j'ai une lueur d'espoir. Depuis un an, jour pour jour, j'attends perpétuellement mon amant.

Vous avez été empoisonnéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant