Chapitre 4

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Je me réveillai en sueur suite à un cauchemar. J'avais abattu le jeune enfant avec un kalach que l'on m'avait obligé d'utiliser. Je reprenai mon souffle en m'asseyant au bord du lit. Encore une fois, je ne m'étais pas rendue compte de m'être assoupie après avoir attendu Chico pendant le longues heures. Il n'était pas revenu et j'avais abandonné l'idée qu'il le fasse. Je voulais retourner chez Maria mais j'étais trop faible, j'avais décidé de rentrer le lendemain, soit aujourd'hui. Je sortis de la maison et découvrai la température plutôt agréable de l'aube. Ma jambe me faisait toujours un peu souffrir mais c'était nettement plus supportable. Je contournai la maison pour aller m'asseoir près d'un arbre, au bord d'une colline qui m'offrait une vue sur une végétation à perte de vue. La légère brise accélérait le mouvement des vagues au loin. Tout était calme mais je ne l'étais pas. Rongée par le désir de connaître mon identité, je réfléchissais à la façon dont laquelle j'allai pouvoir apprendre à me connaître. Il ne s'agissait pas uniquement de ma famille et de mon identité mais aussi de ma personnalité, de ma vie d'avant. J'étais persuadée d'avoir entre 17 et 18 ans, je devais étudier, avoir des amis et des goûts particuliers. Comment allais-je retrouver ma mémoire et comment cela se faisait-il que je l'avais perdue ? Des larmes salées perlaient sur mes joues sans que je m'en rende compte. Ne pas savoir qui j'étais était le pire sentiment qu'il existait. Je ne me connaissais pas, je ne savais rien de la vie. J'avais tout perdu sans savoir qu'est-ce que j'avais perdu.

Et c'est à ce moment là que j'eus un éclair de souvenir. Une miette de mon passé, un micro-indice. Lyam. Je me rappelai d'un visage masculin et d'un prénom. Je le voyais un sourire en coin dans mes souvenirs. Mais qui était-ce ? Peut-être un ami, un cousin...il ne me ressemblait pas assez pour être mon frère. Ses yeux étaient varons, l'un bleu et l'autre vert. Ses cheveux étaient châtains et...je me souvins ! Nous n'étions ni cousins, ni amis mais ennemis. Pourquoi me souvenais-je de lui et pas de ma famille ? Heureuse d'avoir retrouvé un souvenir, je ne remarquais pas que je souriais de toutes mes dents et que quelqu'un m'observait. Je ne devais pas ressembler à grand chose avec les yeux humides de tristesse mais la mine joyeuse de me souvenir de quelqu'un de familier.

- Bon, tu viens.

Je me retournai et dévisageai Chico qui se tenait les bras croisés devant moi. Je me levai et me tins devant lui.

- Tu veux que j'aille où au juste ?

- Je suis chargé de ta protection et comme j'ai pas envie de faire le babysitter, tu vas venir avec moi aujourd'hui. J'ai des trucs à faire.

- Tu rêves, je te suis pas !

Je ne savais pas ce qu'il me prenait pour oser le défier alors qu'hier même, je n'osais pas le regarder dans les yeux. Peut-être que le fait que mes yeux n'étaient pas en contact directe avec son arme à feu me faisait moins peur. Mais j'avais conscience qu'elle devait être glissée à l'arrière de son jean. Son regard impassible était toujours bien présent mais ne m'effrayait plus autant, curieusement.

- On va passer chez Maria pour que tu puisses te doucher et te changer. Et je ne te demande pas ton avis.

Il vint jusqu'à moi dans la pensée de me porter mais je le stoppai de la main.

- Je peux marcher.

Il ne répondit pas et fit demi-tour. Je le suivis en boitant légèrement. Il ne se retournait pas pour vérifier si je le suivais et continuait son chemin. Nous longions les ruelles. Encore une fois, je remarquai le respect que les habitants éprouvaient pour lui. Je me surprenais aussi à l'observer de haut en bas et de long en large. Ses tatouages qui ornaient ses bras étaient magnifiques, j'aurai aimé connaître leur signification.

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