J'étais vautrée dans le canapé, les genoux repliés contre ma poitrine, les cheveux noués en un chignon sans queue ni tête, devant une série quelconque dont je n'ai pas retenu le nom, lorsque j'ai entendu la clé tourner dans la serrure. À ce moment-là, j'ai vaguement jeté un coup d'œil à la pendule qui était fixé au mur, pour savoir l'heure qu'il était et qui était susceptible de rentrer à cette heure-ci. Il était seize heures tout justes, donc c'était très probablement mon frère aîné, puis ce que nos parents travaillaient toujours tard et ne rentraient que très rarement avant vingt heures.
Je ne me suis pas inquiétée outre mesure, jusqu'à ce que j'entende résonner non pas une, mais deux voix dans le couloir. Là, j'ai commencé à m'inquiéter, parce qu'ils venaient droit sur la pièce dans laquelle j'étais et que je n'avais strictement aucun moyen de m'échapper. Je maudissais mon frère. C'était trop compliqué d'envoyer un texto pour me dire qu'il ramenait quelqu'un à la maison ? J'aurais été me planquer, au lieu d'être complètement prise au dépourvu.
Tétanisée sur le canapé, j'avais fermé les yeux, pour essayer de calmer la crise de panique que je sentais monter en moi. Tout ça allait très mal finir, je le sentais. Les voix étaient de plus en plus distinctes. Ils se rapprochaient du salon tandis que mon cœur battait de plus en plus la chamade. Je croisais les doigts, sans grande conviction, en priant pour qu'ils fassent demi-tour et quittent la maison avant d'être entrés dans la pièce, mais malheureusement mes prières ne furent pas exaucées. Pas même un tout petit peu.
- Eden ? Souffla soudainement mon frère surpris, sûrement de me trouver ici. J'avais rouvert les paupières pendant une petite seconde, pour lui lancer un regard noir et il avait laissé échapper un juron. J'imaginais qu'il était en train de me jeter un regard paniqué, en se demandant si j'allais péter les plombs devant son pote, ou non. Il avait sûrement peur que ses potes apprennent que je perdais complètement les pédales.
- Salut, je suis Gab... Murmura joyeusement la deuxième personne, en s'approchant dangereusement du canapé où je me trouvais, sans aucun doute pour me faire la bise ou quelque chose dans le genre. Mes yeux s'ouvrirent brusquement, pour se poser sur lui. Heureusement pour moi, mon frère lui coupa la parole et la route avant qu'il ne m'atteigne. Néanmoins, le contact visuel entre nous avait été établi et ça avait suffi pour me faire vraiment paniquer.
- Je suis désolé, j'y ai plus pensé. Se justifia-t-il, en soupirant. On va aller dans la cuisine, le temps que tu montes. Ajouta-t-il, une seconde plus tard. Je hochais la tête -difficilementt- et les observais, pendant que mon aîné conduisait son ami jusque dans la pièce adjacente. Ce dernier se retourna vers moi, en fronçant les sourcils et tenta de dire quelque chose, mais mon frère le traîna à l'intérieur de l'autre pièce avant qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche et ferma la porte derrière eux.
Il m'avait bien fallu une bonne dizaine de minutes pour arriver à me calmer, mais après, j'avais foncé tout droit dans ma chambre, où je savais que j'étais parfaitement en sécurité. C'était comme une bulle, où rien ne pouvait m'arriver. Une fois la porte refermée, je m'étais laissé tomber sur le lit en poussant un soupir de soulagement. Je n'avais plus rien à craindre.
VOUS LISEZ
Cicatrices.
Teen FictionEden a tout juste dix-huit ans. Depuis plusieurs années, une peur irrépressible l'empêche de sortir de chez elle. Personne ne la comprend et aucune des personnes qui l'entourent n'a découvert les raisons qui l'ont poussé à se couper du monde comme e...