Chapitre deux : le naufragé

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Le sas se referma sous une forme dégoulinante recroquevillée autour du pavé aimanté qui s'élevait au-dessus des spectateurs médusés.

Le silence s'établit et Sid soupira de soulagement.

— Notre première réussite, on en parlera pendant des années. Je démagnétise.

Entre les quatre filles, la prise tomba sur ses pieds dans un choc métallique, et de longs doigts accompagnèrent la réception de ce grand corps.

Les anciens ouvrirent la porte à ce moment.

Quand le naufragé se releva, Laxa faillit s'étouffer de surprise.

— C'est quoi ?

— Peut-être un dreehelies, avança un vieillard impressionné.

Extialis surgit dans la pièce au moment où la créature pivotait vers l'ourale qui recula de deux pas, effrayée par les iris cerclés d'or et la chevelure collée aux joues creusées de fatigue.

Il prononça des mots étranges, et Sid lâcha son verdict.

— Ce n'est pas de l'aranéen et au son de sa voix, je dirai que c'est un homme.

— On... On le rejette à la mer ?

— Certainement pas ! tonna son capitaine.

Elle se planta devant lui et tendit une main autoritaire.

— Tes armes !

Pour seule réponse, l'inconnu lui montra une paume noire en s'exprimant dans un langage au rythme si envoûtant qu'immobilisée par ce chant, elle la laissa frôler la sienne puis s'approcher de son crâne.

Les doigts sans ongles l'effleurèrent avant de retomber de lassitude.

— À présent, je te comprends.

Elle regarda le sourire s'épanouir sur le visage fin encadré d'une crinière colorée.

Son ventre s'embrasa, elle l'ignora.

— Tes armes.

— Je n'en ai pas.

— Qui es-tu ?

— Je m'appelle Ayrial et j'ai froid.

— Enlève-moi tout ça.

Docilement, il ôta son pardessus et son blouson qui dévoila un bras droit noirci de circonvolutions.

— Des tatouages de guerrier ?

— Je suis né comme ça.

Elle lui envoya un regard dubitatif puis, voyant son triste état, décida de remettre son interrogatoire à plus tard.

— Suis-moi.

Derrière elle, son pas martela le sol métallique si fort qu'elle en frémit.

Elle espéra avoir fait le bon choix. Il ne paraissait pas armé, certes, mais que pourraient des vieillards et quatre filles contre ce géant s'il devenait violent ?

Sans oser se retourner pour accuser ce vacarme, elle le guida dans les couloirs en écoutant ses talons heurter les passerelles. Le son résonnait dans sa tête et lui donnait le vertige.

Enfin, elle s'arrêta devant la porte d'une chambre inoccupée et, pour reprendre ses esprits, agressa la poignée.

— Va te doucher, la mer est polluée.

En deux enjambées, il se retrouva au centre de la petite pièce. Après avoir étalé ses affaires sur la malle calée entre le mur et le bout du lit, il retira sa tunique qui les rejoignit.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 18, 2017 ⏰

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