Jeu Dangereux

5)

Pardonner.
Ce mot restait encré dans mon esprit depuis que j'avais fini l'épreuve. C'est vrai, est ce que je peux en vouloir à mes parents d'avoir laissé ces hommes m'emmener ? Non ! Enfin, je ne crois pas. On a dû leur raconter tout un tas d'histoire en leur disant que j'étais soit une menace, soit un espoir... En général ce sont les meilleurs arguments.
En même temps, c'est pas comme si je me souvenais d'eux. Je ne les connais pas, ils ne me connaissent pas. Si je sors d'ici, je ne les chercherais même pas. À quoi bon? Ils ont sûrement eux d'autres enfants qui m'ont remplacé. Si ça se trouve même, ils pensent que je suis mort. Ça me va très bien.
À qui pourrais je en vouloir ? Ceux qui m'ont emmené ici? Ils n'ont fait que leur travail. Ceux qui ont ordonné ? Je les ai piraté. C'est la vie. C'est tout ce qu'on doit retenir.

Pardonner...

Dois-je me faire pardonner auprès de quelqu'un? Je n'en ai aucune idée. Et pourtant, si c'est le cas, est-ce que cette personne m'a pardonné? Je retourne ce mot dans tous les sens, me rongeant le cerveau. Lentement, réfléchissant à chacun des mots, et surtout, leur donnant un sens fort, je tapais lentement les lettres sur l'ordinateur en face de moi. La caméra devait surement m'observer. S'en était même sûr. Voyait-elle ce que j'écrivais? Peu m'importe, il faut bien que j'écrive. Alors j'ai écris plusieurs page, effaçant, réécrivant... Et puis, finalement, à peine cinq minutes avant la fin de l'épreuve, j'effaçais tout ce que je venais d'écrire pour le remplacer par quelques petits mots: "pardonner c'est accepter que c'est fait et passer au dessus, être en paix avec soi." Je me levais, la porte s'ouvrit. L'homme qui m'avait amené me ramenait à ma cellule alors que je laissais mon ordi sur place.

La tête pleine de question, le cerveau en ébullition, je passais une nuit blanche mouvementé à tourner en rond dans ma cage. IlS avaient réussi à me perturber et je n'en était pas fier. Toutefois, Ils ne m'auront pas. Je serais plus fort, je le dois. Après tout, je suis presque certain que personne n'a jamais réussi à sortir. Je serai le premier.

Pendant plus d'une semaine je restais seul dans ma cellule sans savoir ce qui se tramait au delà. Les détenus à mes côtés étaient comme à leur habitude silencieux. On passe tous par trois étapes: D'abord on n'y croit pas, on le nie et chercher à s'enfuir. Puis on l'accepte, et on lutte pour rester en vie, on croit que bientôt nous retrouverons notre liberté. Enfin, on déprime, se laissant mourir et Ils gagnent, ou alors, on se relève plus fort que jamais et on est prit au Jeu.

Pourquoi n'est-ce que maintenant que je suis sélectionné pour le "jeu"? J'ai bien ma petite idée là dessus. Je pense qu'il fallait que je mûrisse, que je devienne meilleur, LE meilleur. Parce qu'Ils veulent jouer pour de vrai.