Chapitre 2 - La rencontre

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- Chapitre 2 – la rencontre –

 Après dix minutes de marche, où nous nous étions nargués pour tout et rien, nous arrivâmes devant le Pub. La seule présence de Yan me réconfortait. Depuis nos retrouvailles qui, précisons-le, avaient relevé d’un pur hasard, je me sentais terriblement chanceuse d’avoir pu, un jour, retrouver l'une des rares personnes avec laquelle je partageais une incroyable complicité. Nous pouvions passer des heures à rigoler, mais nous étions aussi capables d'entretenir des discussions plus sérieuses et profondes. Bien sur, travailler ensemble ne nous apportait pas que de bons côtés, comme on dit « il y a toujours deux côtés à une médaille ». Il nous arrivait souvent de se prendre la tête lorsque nous n'avions pas le même point de vue. Cependant, nous avons la capacité de savoir quoi dire ou faire, pour calmer l’autre. Nous nous complétons tout simplement.

Yan ouvrit la porte, en tendant son bras, et m’invita à passer devant lui. Malgré ses airs un peu machos, il était toujours galant avec les femmes, c’est d’ailleurs une qualité que j'aime particulièrement retrouver chez un homme.

-      Après vous magnifique Demoiselle, dit-il avec un large sourire qui lui fit apparaître de petites fossettes au creux des joues.

-      Merci Monsieur Langevin ! C'est très aimable à vous, répondis-je d’un sourire discret.

Je l’observais ainsi, tenir la porte devant moi. Ses court et éclatant cheveux châtain était coiffés vers le haut avec du gel, laissant son visage dégagé. Ses magnifiques yeux bleus, malheureusement cachés par des lunettes teintées dont la monture me rappelle celles que portent les shérifs ; vêtu d’un chic costard indigo assortit d'une cravate blanche et de chaussures en cuir blanc, il dégageait énormément de prestance et d’assurance.

« Il est beaucoup trop sexy dans un habit ! Je te ferais ta fête, à l'instant même beau gosse ! », me dis-je intérieurement. « QUOI ? Mais qu'est-ce que je raconte ? C'est mon meilleur ami et presque frère ! ». J'entendis une voix qui me sortit de cette stupide réflexion et, à ce moment là, je me souvins être toujours devant lui, à sourire et le fixer comme une  imbécile.

- Mademoiselle Perten, je sais que je suis beau gosse et que vous me désirez certainement, mais pourriez-vous arrêter de me scruter de la sorte ? Puis il ajouta sur un ton moqueur : Ton visage me donne l’étrange impression de vouloir me dévorer !

- Certes tu es beau gosse, mais je dirais plutôt que c’est dans tes rêves que je te désire !, lui rétorquais-je en passant devant lui, me dirigeant vers l'hôtesse qui nous accueillit. J’informai celle-ci, que nous serons peut-être rejoints par une autre personne, et donc, de nous assigner une table pour quatre. Quoi que, même si nous avions été que deux, nous aurions probablement fait la même demande. Nous détestons êtres pris à se cogner les genoux, par manque d’espace sous la table. Oui, nous sommes un peu capricieux, je vous le concède.

Alors que nous nous installâmes à la table, Yan finissait de répondre à un texto. Évidemment, cela n'a rien d'étonnant, puisqu'il passait son temps à envoyer des textos ou prendre ses mails. Je soupirai et lui lançai d'un ton sec :

- Dis, après ces trois semaines sans me voir, tu ne vas quand même pas passer notre heure de lunch à pianoter sur ton cellulaire devant moi ?  

Être devant une personne qui ne s'occupe aucunement de vous, mais qui consacre toute son attention à un appareil électronique, m'insupporte au plus au point. Pour moi, c'est un manque total de respect. 

- Oh ! Du calme la lionne, dit-il sur le même ton que j'avais employé et en plaçant devant lui, la paume d’une de ses mains tournée en ma direction. Non, je ne passerai pas mon heure de lunch sur mon portable, je ne faisais que confirmer l'endroit à Luc ; il sera là dans quinze minutes. Maintenant, tu vas me faire le plaisir de descendre de sur tes grands chevaux et respirer un bon coup. En attendant, je vais nous commander une bonne bière et tu vas me raconter ce qu'il y a de nouveau dans ta vie de célibataire endurcie. Parce que tu sais quoi ma vielle ? Tu sembles avoir un grand besoin de relaxer, mais…  un  grand sourire moqueur s’afficha sur son visage, … mais surtout de baiser !

L'illusionnisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant